Source : FAO
Mise en ligne : février 2002
La production atteint 50 000
tonnes, sous l'impulsion du Centre de recherche
bénéficiant de l'appui de la
FAO
|
|
Rashed
Al Zubeidi, un agronome du Centre, contrôle
des jeunes plants d'agrumes (FAO/Salah Al
Bazzaz)
|
|
NAJRAN, Arabie saoudite -- Les visiteurs
arrivant dans cette ville du désert à
l'extrême sud-ouest du pays seront stupéfaits
devant le spectacle qui s'offre à eux: des
plantations d'orangers, de citronniers, de mandariniers et
de pamplemoussiers poussant dans des sols sablonneux
grâce à l'irrigation au goutte-à-goutte,
et une région agricole prospère
s'efforçant de satisfaire la demande nationale
d'agrumes.
La région doit cette impressionnante
réussite économique et scientifique à
la création en 1982 du Centre de recherche en
développement horticole par le Ministère de
l'agriculture et de l'eau, avec l'assistance technique de la
FAO. Le désert n'est certes pas l'habitat
idéal pour les agrumes, mais la région de
Najran, avec son climat modéré, ses nappes
phréatiques et son ensoleillement, s'est
avérée adaptée à la culture des
agrumes et le Centre a jeté les bases du
développement scientifique d'une industrie
moderne.
La région de Najran produit 50 000 tonnes
d'agrumes par an, chiffre en progression qui contribue de
plus en plus à la demande nationale, laquelle
avoisine actuellement les 700 000 tonnes l'an, le
reste étant importé. Etant donné que
70 pour cent des 250 000 habitants de la
région travaillent dans le secteur agricole, la
plupart des familles ont tiré parti de ce boom,
améliorant leur niveau de vie, ainsi que les
écoles et les institutions publiques. Najran
s'identifie si parfaitement aux agrumes qu'elle a acquis le
surnom de "Orange du désert".
"Notre Centre est le premier institut
spécialisé dans les agrumes au Moyen-Orient",
annonce fièrement Ali Bin Abdallah Al Jalil,
directeur du Centre. "A l'heure actuelle, nous nous
efforçons d'adopter des règles juridiques sur
l'enregistrement et la certification des jeunes plants
d'agrumes qui donneront à notre Centre une
renommée internationale".
|
|
|
Ali
Bin Abdallah Al Jalil, directeur du Centre,
inspecte l'irrigation au goutte-à-goutte
dans une orangeraie de Najran (FAO/Salah Al
Bazzaz)
|
M. Al Jalil est diplômé en
agronomie de l'Université de la Floride, où il
a récemment suivi des cours de perfectionnement. Il
souligne que si les agrumes sont plus adaptés aux
conditions d'autres pays, l'Arabie saoudite utilise des
technologies plus poussées comme des appareils
sophistiqués pour étudier l'ADN des agrumes et
contrôler les microbes et les virus. "Nous avons
testé plus de 100 variétés
d'agrumes de la Floride, de l'Arizona et de Californie avant
de nous fixer sur 80 variétés qui ont
été jugées satisfaisantes pour les
conditions environnementales et commerciales de Najran",
fait-il remarquer. "Nous continuons à rechercher des
agrumes adaptables aux conditions désertiques".
La FAO travaille avec le Centre depuis le début,
offrant une formation en matière de production,
d'irrigation, de protection des végétaux et de
vulgarisation. "Désormais, le Centre est
géré à 100 pour cent par les
Saoudiens," explique M. Mohamed Djerbi, coordonnateur du
programme de la FAO dans le pays. "Il forme également
les agronomes travaillant au Ministère de
l'agriculture et de l'eau et dans d'autres secteurs du
gouvernement".
Les agriculteurs visitent le Centre
régulièrement. Ibrahim Akran a
récemment apporté des échantillons de
sol et d'eau au service d'analyse du Centre pour voir si ses
terres étaient adaptées à la culture
d'agrumes. Mohamed Bin Muslim, propriétaire d'une
exploitation d'agrumes de deux ans d'âge, compte sur
les conseils du Centre. "Grâce à leur nouveau
système d'irrigation et au recours limité aux
engrais, mes arbres poussent mieux, la qualité des
fruits est meilleure et la production a augmenté",
déclare-t-il.
Démarrer une industrie d'agrumes est une affaire
complexe. Le Centre, qui emploie 25 agronomes et
techniciens, a dû trouver des variétés
indiquées pour la région, notamment des
oranges douces comme les variétés "Early
March" et "Spanish Caletciano". Les agriculteurs, qui
cultivaient normalement du blé, de l'orge et du
trèfle, ont dû apprendre de nouvelles
méthodes. Le Centre a encouragé l'irrigation
au goutte-à-goutte plutôt que l'irrigation
traditionnelle, "rationnalisant ainsi l'utilisation d'une
ressource importante, qui était gaspillée un
peu partout", explique Rashed Al Zubeidi, un agronome du
Centre.
Le Centre gère cinq laboratoires qui examinent les
jeunes plants, les maladies virales et autres, analysent les
échantillons de sol et testent la qualité des
agrumes. Il produit environ 100 000 jeunes plants d'agrumes
exempts de virus par an sur ses 40 hectares, et les vend aux
agriculteurs locaux à des prix de faveur afin de les
encourager à utiliser des stocks de qualité
supérieure.
7 février 2002
Pour tout complément d'information :
contacter l'auteur, M. Salah Al Bazzaz (Salah.Albazzaz@fao.org)
et aussi :
Haut de page