Aqua, waternunc.com, le réseau des acteurs de l'eau
Here, Web is good for your business Votre publicité sur le Net, c'est ici bien sûr !
Annuaires Nouveaux produits Marketplace Ressources Actualités
Home
Services
Abonnés



[ Waternunc.com vous en dit plus


Point-pays Espagne (ouverture dans une nouvelle fenêtre)


Eau et développement soutenable (desarrollo sostenible) : Expo Zaragoza 2008 , avec quelques vidéos...


reejoindre le site de l'exposition : www.expozara
goza2008.es


]


Exposition Internationale sur l'eau et le développement durable - Saragosse 2008 : du doute à l'espoir

mise en ligne en mai 2008




Christine VIRBEL, journaliste



Cet été, du 14 juin au 14 septembre, se tiendra la prochaine Exposition Internationale à Saragosse, en Espagne. Le thème choisi pour cette version 2008 sera l'eau et le développement durable, deux thèmes chers à l'Espagne.


Rappel historique

Les expositions internationales sont nées au milieu du XIXè siècle pour diffuser les avancées technologiques de la Révolution Industrielle, faire connaître le savoir-faire des différentes nations et stimuler la coopération. A cette époque, les voyages internationaux n'étaient pas monnaie courante, ni les voyages nationaux d'ailleurs, car le train commençait à étendre son réseau mais les billets restaient inaccessibles pour beaucoup. Une exposition internationale permettait aux patrons de PME et aux artisans d'un pays de faire un tour du monde en un seul et même site et d'établir les contacts commerciaux nécessaires à l'implantation de nouveaux procédés dans leur atelier, leur manufacture ou leur usine. Les expositions étaient toujours un événement extraordinaire et, outre la présentation des avancées technologiques, elles allaient de pair avec des projets architecturaux dans les villes qui les accueillaient : la Tour Eiffel ou le métro en sont les meilleurs exemples.

Autres temps, autres préoccupations, au XXIè siècle, les Expo choisissent des thèmes liés à l'environnement. Saragosse a choisi l'eau. Milan, qui organisera l'Expo de 2015, en a fait de même et construira pour l'occasion un centre scientifique entièrement dédié à cette ressource. Pourtant, même si les thèmes d'actualité ont changé, les Expo d'aujourd'hui fonctionnent toujours à la mode du XIXè siècle. A Saragosse, entre 5 et 6 millions de visiteurs sont attendus. Ils pourront rencontrer les représentants de plus de 100 pays, entreprises, institutions internationales comme l'UNESCO et de nombreuses ONG. L'exposition présentera 3400 spectacles mais sera surtout le forum de multiples conférences et de débats sur l'eau et le développement durable au sein d'une Tribune de l'Eau à laquelle participeront 32 000 personnalités dont 2000 experts scientifiques, techniques et sociaux. En un mot, pendant trois mois, la capitale aragonaise vivra dans un état de fébrilité totale 24h sur 24 et aura les regards du monde entier braqués sur elle.


Saragosse 2008, ménadre de l'Ebre
Vue d'une partie du méandre de l'Èbre avant la construction du site de l’exposition.

Photo © Christine Virbel

Un paysage et une ville transformés

Pour accueillir l'Expo 2008, Saragosse n'a pas lésiné sur les moyens. L'enceinte, qui occupera au total 25 000 m2, a été installée sur des terres jouxtant le centre-ville, occupées jusqu'alors par des maraîchers et par un ruban boisé le long de la rive de l'Ebre. Le fleuve y fait une boucle et des hérons y trouvaient refuge, il y a quatre ans encore. Le site est aujourd'hui comme une ville dans la ville. Il compte 140 pavillons, 60 établissements de restauration, un palais des congrès, une Tour de l'eau de plus de 80 m de haut avec vue panoramique, le plus grand aquarium fluvial d'Europe (construit par une entreprise française) regroupant 5000 espèces des cinq plus grands fleuves mondiaux, six pavillons thématiques, sans oublier le pavillon-pont long de 260 m, édifice emblématique en forme de glaïeul conçu par l'architecte iraquienne Zaha Hadid. Côté ville, ce sont 25 000 lits supplémentaires qui ont été créés (soit trois fois la capacité de la ville avant l'Expo) pour accueillir les visiteurs dont une grande majorité sera constituée de Français. En matière d'accessibilité à la ville, un nouveau terminal a été construit à l'aéroport. Mais la gare TGV et les accès autoroutiers existaient déjà.


Réserves et doutes en coulisse

Face à ces aménagements, aux nombreuses constructions et aux futurs déplacements, on peut dire qu'avant d'avoir proposé des solutions pour protéger l'eau et l'environnement, l'Expo a déjà largement apporté sa contribution aux émissions de CO2 mondiales et participé au changement climatique. D'ailleurs, en coulisse, de nombreux interlocuteurs émettent des doutes quant à l'utilité d'une manifestation mettant en œuvre tant de moyens. D'autres encore parlent de l'après expo et de l'état que présentera le site dans 10 ans. Pourtant, on ne peut pas reprocher aux organisateurs d'avoir négligé l'aspect environnemental. En effet, le site choisi pour l'expo, même s'il offrait un coin de tranquillité, n'était pas d'une haute valeur écologique. Situé en face de la gare TGV, il aurait de toute façon été grignoté par la ville sans message environnemental associé, et l'on peut même s'étonner qu'il ne l'ait pas déjà été.
exposition internationale Zaragoza 2008
Vue aérienne du site de l'exposition internationale Zaragoza 2008 "L’eau et le Développement Durable", en cours d'aménagement et de construction.
Le bâtiment élevé au centre correspond à la Water Tower :: "Water for life". En forme de goutte d'eau, sa partie supérieure sera composée de verre et ce bâtiment mesurera 86 mètres de haut.

Photo Expo Zaragoza 2008

Pour accueillir les visiteurs, même si de nouveaux hôtels ont été construits, la ville a aussi demandé aux citadins de proposer des chambres chez eux à la manière des Bed & Brekfast anglais. Cette initiative permettra à Saragosse de ne pas se trouver en surcapacité hôtelière après l'Expo et a surtout déjà évité la construction inutile d'hôtels supplémentaires. Côté pratique, les organisateurs de l'Expo ont aussi misé sur des comportements durables symboliques mais ayant une efficacité certaine. 46 urinoirs écologiques fonctionnant sans eau seront installés sur le site, permettant d'éviter l'utilisation de 48 000 m3 d'eau (soit l'équivalent de 19 piscines olympiques) pendant la durée de l'Expo. Un verre réutilisable vendu 1 Euro sera proposé aux visiteurs pour boire pendant la durée de leur visite. Les organisateurs pensent collecter 1 million d'Euros qui servira à financer des projets de potabilisation et d'assainissement de l'eau dans les pays en voie de développement. Enfin, pour compenser la destruction de la ceinture d'arbres qui bordait les rives de l'Ebre avant la construction du site et pour compenser le CO2 déjà émis, de nouveaux arbres ont été plantés sur le site même, dans une tout autre ampleur, ce sont 3,5 millions d'arbres qui devraient être offerts à la région aragonaise et l'Expo s'est également engagée à collaborer au programme des Nations Unies pour planter 1,5 milliard d'arbres en 2008 dans le monde entier. Enfin, l'Expo utilisera les énergies renouvelables pour couvrir ses besoins énergétiques, dont les capacités resteront utilisables après la manifestation. Si les engagements pris sont effectivement menés à bien, l'Expo 2008 marquera alors un changement dans l'histoire des expositions internationales.


Plus qu'une exposition

D'ores et déjà, on sait que l'Expo 2008 ne sera pas qu'une vitrine technologique à visée commerciale. En fait, l'Expo 2008 va constituer le plus grand congrès sur l'eau et le développement durable de l'Histoire. C'est sans doute la raison pour laquelle tant d'ONG et d'organismes internationaux y participent, ainsi que des personnalités internationales comme Ban Ki-moon, Mikhaïl Gorbatchev ou Javier Solana pour ne citer que trois d'entre eux. La mentalité des exposants semble aussi avoir changé. Déjà le développement durable sert d'argument pour mettre en avant leur participation à l'Expo. La région espagnole des Asturies, par exemple, qui est un peu la Normandie de l'Espagne avec des précipitations annuelles élevées, explique qu'elle donnera les clefs de sa gestion de l'eau " durable " et " responsable " même si elle ne manque pas de pluie. L'Andalousie a misé sur l'éducation du grand public et organisera conjointement à l'Expo 2008 une exposition itinérante à destination des plus jeunes comme des adultes sur la gestion de l'eau. L'Allemagne proposera un parcours didactique sur le cycle de l'eau dans son pavillon. Des avancées en matière sanitaire sont aussi annoncées, notamment par la Suisse, pour offrir de l'eau potable à moindre coût dans les pays en voie de développement. Enfin l'ONU organisera des débats parallèlement à ceux de la Tribune de l'eau de l'Expo pour mettre l'accent sur l'aspect social de la ressource et indiquer qu'elle doit être accessible aux populations les plus pauvres aussi.

A la différence des expo du XIX è siècle dont la réussite était assurée dans un monde avide de développement, en ce tournant de siècle une exposition internationale doit répondre à plus de critères pour faire l'unanimité. Elle doit toujours satisfaire les objectifs économiques et de notoriété de ses exposants, mais elle doit également faire ses preuves au niveau environnemental et social. Ces enjeux s'entendent lors de l'aménagement du site, en construisant des infrastructures optimums et à énergie positive, pendant la durée de l'expo, en minimisant son impact au quotidien et en donnant jour à des projets concrets de développement ou de coopération, et après l'exposition, en tenant les promesses de compensation et en continuant à utiliser les infrastructures du site. L'Expo 2008 a des atouts qui peuvent en faire une réussite. Son thème est porteur. Pour l'aménagement du site, la raison a semble-t-il participé à la déraison. Beaucoup d'exposants repartiront un contrat en poche et une partie de ces contrats apportera un mieux en termes d'accès à l'eau et d'assainissement à des populations démunies. Les ONG seront là aussi pour faire aboutir d'autres projets purement humanitaires. Des millions de visiteurs - en premier lieu les Espagnols que l'on abreuve de conseils sur les économies d'eau depuis quatre ans - auront été sensibilisés. Enfin, grâce à la présence des medias des cinq continents, les innovations écologiques pourront faire une véritable percée mondiale et participer à la diffusion de la Révolution Environnementale que nous vivons actuellement. Bilan fin septembre.








Haut de page


rect rect rect rect rect rect rect rect rect
© Waternunc.com MMVIII