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La journée mondiale de l'eau

Le manifeste de l'eau pour un contrat mondial Ricardo Petrella (2002)

Le comité des droits économiques, sociaux et culturels adopte une observation générale sur le droit à l'eau Nations Unies (26 novembre 2002)

Une situation d'urgence méconnue: Plusieurs milliards de personnes n'ont toujours pas access à une eau salubre ni a l'assainissement de base OMS (2004)

L'inertie politique exacerbe la crise de l'eau, d'après le Rapport mondial sur l'eau UNESCO (2003)


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Deuxième Forum alternatif mondial sur l'eau
mise en ligne le 18 mars 2005


Un espace pour débattre de l'eau autrement




Andrée-Marie Dussault


Ce qui est annoncé comme l'un des événements les plus importants de l'année liés à l'eau se tiendra avant la Journée internationale de l'eau (22 mars), à Genève du 17 au 20 mars. Le Forum alternatif mondial sur l'eau (FAME) offrira un espace privilégié où seront discutés des sujets aussi brulants que la commodification et la privatisation de l'eau ou encore, sa pollution induite par un système socio-économique fondé sur la croissance illimitée. Aux amoureux de l'eau, rendez-vous à Genève le 22.


L'organisation mondiale de la santé promettait l'accès à l'eau potable pour tous pour l'an 2000. N'ayant pu honorer cette promesse, l'Organisation des Nations-unies (ONU) a voulu rattraper le coup en inscrivant dans leurs objectifs du millénaire un but autrement plus modeste, soit la réduction de moitié d'ici 2015 du nombre de personne ne disposant pas du minimum d'eau quotidien vital (qu'elle a établit à 40 litres). Et encore, les agences internationales sont-elles réalistes ? Car, faut-il le rappeler, 1,5 milliards des habitants de cette planète n'ont toujours pas accès à l'eau potable et si la tendance actuelle se maintient, ce nombre doublera d'ici vingt ans. C'est précisément ce type de défi liés à l'eau, et plusieurs autres aussi substanciels, qui seront au cœur des débats du deuxième Forum alternatif mondial sur l'eau (FAME) qui se tiendra à Genève, du 17 au 20 mars.

Initié sous l'impulsion de l'auteur du best-seller The Water Manifesto : Arguments for a World Water Contract , l'Italien Riccardo Petrella, le FAME veut donner de la voix à d'autres idées que celles préconisées par les institutions financières internationales, les multinationales de l'eau et les Etats quant à la façon d'empoigner l'épineuse question de la gestion de l'eau douce. Cette année, le Forum s'est fixé pour objectif de " développer et promouvoir des institutions et des politiques publiques permettant un accès à tous à l'eau potable et une gestion démocratique, solidaire et durable de l'eau ". Comme l'a expliqué en conférence de presse Bernard Weissbrodt, coordinateur du contenu des ateliers prévus, les discussions s'articuleront autour des quatre principes fondateurs retenus lors du premier FAME à Florence en mars 2003 qui se tenait parallèlement au très officiel Forum mondial de l'eau à Kyoto.


Bien commun vs bien de consommation

Premier principe : " l'accès à l'eau en quantité et en qualité suffisante à la vie doit être reconnu comme un droit constitutionnel humain et social, universel, indivisible et imprescriptible ". A Kyoto en 2003, on a refusé de reconnaître l'eau comme un droit ; on l'a qualifiée de besoin, dont la satisfaction relève des individus et bien sur, passe par les mécanismes du marché, soit l'offre et la demande. Quoi de plus normal dans un contexte où un seul mot est sur toutes les lèvres : privatisation ? En second lieu, le FAME se fonde sur l'idée que " l'eau doit être traitée comme un bien commun ; comme le patrimoine commun de l'humanité et de tous les vivants ". Tandis que pour les gros bonnets réunis au Japon, l'eau devrait plutôt s'apparenter à une marchandise. Entendez un bien qui doit être acheté, échangé ou vendu contre de l'argent sonnant et trébuchant. De ces principes découlent les deux autres : d'une part, " il appartient aux collectivités publiques à tous les niveaux (local, national, mondial) de garantir le financement des investissements permettant de réaliser le droit à l'eau pour tous et un usage du " bien eau " selon les critères du développement durable " et enfin, " les citoyens ont le droit et le devoir de participer sur des bases démocratiques, représentatives et directes, à la définition et à la réalisation des politiques de l'eau à tous les niveaux ". Or, au même titre que de nombreux services, le contrôle des ressources mondiales en eau échappe de plus en plus aux pouvoirs politiques. La privatisation de cet élément naturel vital dont tout le monde dépend est fortement encouragée - voire imposée dans certains cas - par les institutions financières internationales et par les nouveaux accords commerciaux signés sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce. Ainsi l'eau passe des mains du secteur public à celles du privé dont le credo est " profit-profit " et ceux qu'on appelait jadis " usagers " deviennent les " clients " des marchands d'eau. Du moins, ceux qui en ont les moyens.


Perspectives divergeantes

" Si ces principes font consensus au sein du FAME, affirme Bernard Weissbrodt, en revanche, sans être antagonistes, les visions pour les mettre en application, elles, divergent. " Deux tendances dominantes se profilent : d'un côté, la conception selon laquelle il faut faire descendre le droit de haut en bas. Autrement dit, il faudrait, dans un premier temps, convaincre les Etats de la nécessité d'une convention internationale sur l'eau - car le droit à l'eau n'est pas explicitement cité dans le Pacte international des Nations-unies relatif aux droits économiques, sociaux et culturels - pour ensuite persuader les collectivités publiques de suivre. Cette manière de voir est essentiellement soutenue par les anglo-saxons et les alémaniques, et on lui reproche de ne pas être réaliste. " D'abord parce qu'une convention internationale est très longue à élaborer - nous ne sommes pas à une époque où les négociations internationales sont particulièrement faciles à mener, et le temps presse, explique Bernard Weissbrodt ; ensuite, une convention se construit à partir du plus petit dénominateur commun et il ne s'agit pas seulement de l'élaborer, mais encore faut-il la faire adopter et ratifier ".

L'autre façon d'envisager la mise en pratique des fondements du FAME, promue par le monde latin et qui peut être complémentaire à la première, consiste à prendre comme point de départ la réalité locale, en amenant les collectivités publiques, les entreprises et les associations à adhérer aux principes fondamentaux concernant la gestion de l'eau. Bernard Weissbrodt cite l'exemple genevois d'une initiative populaire réclamant que l'eau, le gaz et l'électricité soient inscrits dans la Constitution comme monopole public. Les critiques de cette approche avancent la difficulté d'unifier tous les éléments de la base. Mais au-delà des différences de perspectives, le FAME se veut un espace de liberté où seront débattues différentes façons de freiner le vol des ressources naturelles et collectives en eau par les grandes corporations et de réduire la pollution intrinsèque à une société fondée sur la production de bien de consommation ad aeternum.

Pour plus d'informations : www.fame2005.org


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