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CONFÉRENCE OUEST-AFRICAINE
SUR LA GESTION INTEGREE
DES RESSOURCES EN EAU

Ouagadougou, Burkina Faso
3-5 mars 1998

RESUME
[1ère partie] [2ème partie]

La conférence a été organisée par le Gouvernement du Burkina Faso
avec l'appui de la Coopération Danoise au Développement


LE CONTEXTE ET LES ENJEUX DE LA CONFERENCE

Il y a bientôt six ans, en juin 1992, lors de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement de Rio (CNUED), un consensus s'est dégagé sur un nouveau mode d'action pour le développement et la gestion des ressources en eau douce de la planète. Tous les pays ont convenu de la nécessité d'une action concertée, selon,les principes directeurs de gestion de l'eau consignés dans le document Action 21 adopté par la Conférence.


L'une des recommandations clés du chapitre 1.8 du document Action 21, relative à la "Protection des ressources en eau douce et de leur qualité", est que chaque pays devrait élaborer un plan d'action pour le secteur de l'eau afin de mieux coordonner, mieux gérer et mettre en oeuvre plus efficacement les programmes relatifs aux ressources en eau.


Les pays africains, particulièrement ceux de l'Afrique de l'Ouest, sont confrontés à divers problèmes liés à l'eau qui se renforcent mutuellement,pour aboutir à des situations préjudiciables à leur développement économique et social, tels que les pénuries en eau, les maladies hydriques, les inondations, etc. Ces problèmes ont des causes multiples dans lesquelles se conjuguent intimement :

  • des contraintes naturelles résultant de conditions environnementales peu favorables à la reconstitution et à la mobilisation des ressources en eau: climat, végétation, sol et sous-sol

  • des facteurs humains contribuant à la surexploitation et à la dégradation des ressources, croissance,démographique, pauvreté, urbanisation, industrialisation, développement de l'agriculture, etc.

  • La résolution de problèmes aussi vastes passe nécessairement par une approche intégrée de la. gestion des ressources en eau. Jusqu'ici l'expérience acquise dans ce domaine est limitée à certains pays africains qui ont décidé de relever le défi en amorçant le processus. Au niveau international, d'autres initiatives ont été prises visant à développer des concepts pertinents sur la gestion intégrée des ressources en eau.

    Il est du plus haut intérêt que toutes ces expériences soient partagées par l'ensemble des pays de la sous-région.

    Au printemps 1997, à la réunion de la Commission de Développement Durable (Commisson on Sustainable Development, CSD) et à la session spéciale de l'Assemblée Générale des Nations Unies sur l'Environnement (United Nations General Assembly Special Session, UNGASS) le problème des ressources en eau a été reconnu comme un des problèmes majeurs de l'agenda mondial. L'eau constituera l'un des enjeux essentiels de la prochaine session de la Commission de Développement Durable au printemps 1998.

    Les problèmes similaires auxquels font face les. pays de l'Afrique de lOuest, l'importance, des bassins hydrographiques que partagent ces pays, leur volonté commune de :développer des stratégies de coopération régionale et les dernières évolutions des approches au niveau international confirment la pertinence de la tenue de la Conférence régionale Ouest-Africaine sur la gestion intégrée des ressources en eau.

    La Conférence est d'autant plus opportune par ses thèmes et par ses dates, que le Gouvernement Français accueillera à Paris, du 19 au 21 mars prochain, une Conférence internationales "Eau et développement durable ». Dans cette perspective, en plus de ses buts opérationnels, la ,Conférence de Ouagadougou a été mise à profit par les pays de l'Aftique de l'Ouest pour apporter une contribution substantielle aux efforts de la communauté internationale à l'occasion de la Conférence de Paris.


    LES OBJECTIFS DE LA CONFÉRENCE

    La Conférence de Ouagadougou visait trois objectifs principaux:

    1. Susciter l'adhésion des décideurs de l'Afrique de l'Ouest aux principes de gestion intégrée des ressources en eau

    2. Développer des stratégies et des programmes opérationnels au niveau ouest-africain, en particulier définir les mécanismes et les instances de concertation et de coopération en matière bassins partagés;

    3. Contribuer à la préparation de la Conférence internationale de Paris, dont les conclusions seront utilisées par la Commission de Développement Durable (CSD) lors de sa prochaine session.


    LA PARTICIPATION A LA CONFÉRENCE

    La conférence de Ouagadougou a connu la participation des Etats et des organismes ci-dessous.

  • Au titre des Etats, douze pays sur les seize invités avaient dépêché des délégations officielles :
  • le Bénin, le Burkina Faso, la Gambie, le Ghana, le Guinée, le Liberia, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Togo.


  • Au titre des organisations et programmes internationaux :

    La Banque Mondiale,


  • l'Insütut International de Management de l'Irrigation (IMU),
    l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO),
    l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM),
    l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
    le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD),
    le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF),
    le Bureau des Nations Unies pour le Sahel (UNSO),
    l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO).


  • Le secretariat Général de la Conférence de Paris
  • Au titre des organisations et programmes régionaux et interafricains
  • :

    l'Autorité du Bassin du Niger (ABN),
    la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD),
    la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT),
    la Commission Economique pour l'Afrique (CEA),
    le Comité Interafricain de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS),
    le Conseil de 1’Entente,
    le Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement (CRFPA),
    le Centre Régional de Télédétection de Ouagadougou (CRTO),
    l'Ecole Inter-Etats d'ingénieurs de l'Equipement Rural (FIER),
    l'Ecole des Techniciens Supérieurs de l'Hydraulique et de l'Equipement Rural (ETSHER),
    le Liptako-Gourma,
    l'Organisation de Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG),
    l'Organisation de Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS),
    la Southern Africa Development Community (SADC),
    l'Union Africaine des Distributeurs d'Eau (UADE),
    le Water Utility Partnership (WUP, programme de l'UADE),
    l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA),
    l'Union des Producteurs et Distributeurs d'Electricité en Afrique (UPDEA).


  • Au titre des ambassades, missions diplomatiques et organismes d'aide bilatérale et multilatérale
  • La Coopération Danoise au Développement,
    la Coopération Française,
    l'Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération (ORSTOM),
    la Coopération Allemande,
    la Belgique,
    le Canada,
    l'Union Européenne.


  • Au titre des Associations et Organisations Non Gouvernementales (ONG) :
  • L'Association Africaine d'Hydrologie (AAH),
    l'Association de Défense des Usagers de l'Eau, de l'Electricité, des Télécommunications et des Services du Sénégal,
    l'Association des Ingénieurs et Techniciens du Burkina (AITB),
    l'Association des Professionnels de l'eau du Niger,
    l'Association des Sciences de l'Eau de Côte d'Ivoire (ASE-CI),
    la Ligue des Consommateurs Burkinabé (LCB),
    l'ONG Aqua Viva du Mali,
    l'ONG CREPA-Guinée,
    l'ONG Eau, Agriculture et Santé en milieu Tropical (EAST du Cameroun).


    RÉSULTATS DE LA CONFÉRENCE

  • Les exposé en plénière

  • Le premier constat qui ressort des travaux de la première journée est l'unanimité sur l'opportunité de la Conférence. Tous les intervenants estiment querelle vient à point nommé, non ,seulement par ses dates, mais aussi et surtout par: ses thèmes qui coïncident avec les préoccupations mondiales.

    Le deuxième constat est l'unanimité sur la gravité de la situation, en dépit des efforts.-fournis par les Gouvernements,avec l'aide des partenaires au développement.

    La synthèse des expos en plénière a souligné les contraintes, les interrogations et les opportunités relatives à la gestion des ressources eau en Afrique de l'Ouest.


    Parmi les contraintes, on peut retenir:

    1. la croissance démographique. La population de la sous-région est estimée.à 200 millions d'habitants aujourd'hui avec un taux de croissance de 3% se traduisant par une croissance de la demande en eau potable supérieure à 6%,

    2. la croissance de la demande en eau de l'agriculture irriguée en raison d'une part de l’incapacité des cultures pluviales à assurer l'autosuffisance et la sécurité alimentaires et, d'autre part, du développement des cultures de rente,

    3. le développement économique qui s'accompagne d'une augmentation de la demande en eau pour l'industrie,!'énergie,

    4. le.contexte climatique caractérisé par l'irrégularité spatiale et temporelle des précipitations aggravée par une évolution négative de la pluviométrie entrainant des déficits d'écoulement atteignant 70% sur certains bassins de la région,

    5. les rejets générés par les activités humaines (domestiques, agricoles, industrielles),

    6. l'insuffisances des ressources financières propres pour le suivi de la ressource et pour,la réalisation des équipements de production d'eau et d'assainissement, par rapport à l'évolution de la demande,

    7. l'absence, ou l'insuffisance des capacités et des outils de gestion adaptés (politiques, législatifs et réglementaires, financiers scientifiques et techniques),

    8. la dispersion des énergies se traduisant par l'insuffisance de coordination et de synergie entre les différents secteurs à l'intérieur de chaque pays et entre les efforts des différents pays et àl'échelle de la région,

    9. la fragmentation des responsabilités institutionnelles et les insuffisances des législations nationales. Presque tous les pays -de l'Afrique de l'Ouest se sont dotés de lois sur l'eau, mais ces lois ne sont pas appliquées. Souvent, elles sont déjà périmées avant que les textes d'application aient été pris.

    Les débats en plénièreont montré que des interrogations subsistent sur les points suivants:

  • la clarification des principes et des concepts de gestion intégrée d'es ressources en eau pour les rendre opérationnels ;

  • la signification du principe de valeur économique de l'eau et la question . de son opérationnalisation. La valeur de l'eau en tant que bien économique n'est pas à confondre avec le coût des installations nécessaires à sa mobilisation et à sa distribution. De même le coût d'accès à l'eau potable qui doit tenir compte de la valeur sociale n'est pas à confondre avec le prix à payer par les opérateurs qui ont besoin d'eau pour les usages concurrentiels.

  • la nécessité d'une approche régionale en Afrique de l ouest qui n'est pas seulement dictée par des considérations de bassins partagés mais aussi par des questions d'espace humain. En effet, l'appauvrissement des ressources dans certains pays, combinée avec la libre circulation des personnes dans l'espace CEDEAO, induit des mouvements importants de populations en direction de la côte. Ce genre de problèmes, dans lesquels l'eau est une composante importante, ne peut être abordé qu'à l'échelle régionale.

  • la volonté politique de développer les approches participatives, en associant les usagers au processus de prise de décision. à tous les niveaux, doit se traduire dans les documents de politique de l'eau. Les modalités précises de la représentation des usagers dans les instances de décision doivent être définies.

  • la prise de décision par les décideurs politiques nécessite la connaissance des moyens financiers à mobiliser pour réaliser la gestion intégrée des ressources en eau.

  • la gestion intégrée exige elle-même une approche intégrée, c'est-à-dire que tous les outils que sont la formulation de politiques, le développement du cadre légistitif et réglementaire, l'adoption du cadre institutionnel et le développement des capacités doivent être développés .au même, niveau pour être utilisés ensemble.

  • Au titre des opportunités on retiendra:

  • la volonté politique manifeste de se tourner vers de nouvelles approches de la gestion de 1’eau, dont la preuve est la représentation au niveau ministériel de la plupart des pays participants à la Conférence de Ouagadougou

  • la mobilisation mondiale en faveur de l'eau qui se manifeste par:
  • - le choix de la gestion des ressources en eau parmi les, priorités de la Commission sur le Développement Durable des Nations Unies;
    - la tenue prochaine de la conférence deparis sur l'eau et le développement durable
    - la concentration de l'aide des bailleurs de fonds sur le secteur de l'eau

  • l'existence d'un cadre conceptuel constitué par les principes de Dublin-Rio comme base commune pour orienter les actions

  • l'existence de recommandations opérationnelles et d'un soutien à leur mise en pratique par le Partenariat Mondial de l'Eau (GWP)

  • les expériences concrètes des pays de la région qui peuvent être exploitées, individuellement ou collectivement. En Afrique il s'agit de :

  • °l'expérience du Ghana,
    ° du plan d'action eau de l'Ouganda,
    ° du projet de plan national de gestion intégrée des ressources en eau du Burkina Faso,
    ° de l'expérience pionnière du protocole SADC en matière de bassins partagés;

  • les expériences concrètes d'autres régions du monde qui offrent des exemples de stratégies régionales : en Europe, en Asie du Sud-Est et en Amérique Centrale.

  • l'existence d'approches à l'échelle régionales, par exemple celles menées dans le cadre de la Convention sur la lutte contre la désertification et des différents programmes hydrologiques, (FRIEND-AOC de l'UNESCO, AOC-HYCOS de l'OMM, etc.).



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