logo
Here, Web is good for your business
Annuaires Nouveaux produits Marketplace Ressources Actualités
Home
Menu Conférence Eau DD



CONFÉRENCE INTERNATIONALE
"EAU ET DÉVELOPPEMENT DURABLE"
Paris - 19/20/21 mars 1998
Dossier de Presse

SOMMAIRE

1 Les ressources en eau dans le monde

2 Les axes de la conférence

  • -Améliorer les connaissances de la ressource et des usages
  • -Développer les outils réglementaires et les capacités institutionnelles
  • -Favoriser une approche plus économique
3 Quelques études de cas d'approche intégrée réalisées par le Programme Solidarité Eau

4 Le Comité de Pilotage International

5 Liste des pays invités

Le gouvernement français invite les acteurs
de la politique de l'eau de 84 pays
à participer à la Conférence Internationale
"Eau et Développement Durable".
La Conférence se déroulera à l'UNESCO du 19 au 21 mars 1998.

L'eau est une source vitale de l'humanité. De multiples usages font appel à ce milieu complexe et fragile : besoins alimentaires, usages industriels et surtout agriculture l'irrigation absorbe aujourd'hui 70% de la consommation mondiale d'eau douce. La croissance démographique et une gestion souvent incontrôlée des ressources conduisent aujourd'hui à une situation alarmante. Chaque année, l'eau contaminée tue six millions d'enfants ; un homme sur cinq est privé d'eau potable saine ; la moitié de l'humanité ne dispose pas d'un réseau d'assainissement. La santé des populations, la préservation des écosystèmes et la sécurité des zones arides sont enjeu.

Le constat sombre de la situation ne doit pas occulter l'émergence d'approches efficaces, rationnelles et durables. Le Procramme Solidarité Eau a identifié, en préparation de la Conférence, des programmes d'approches intégrées, qui dans plusieurs régions du monde, prouvent la faisabilité d'une gestion durable de l'eau, associant protection des écosystèmes et satisfaction des besoins humains. De nombreux pays, occidentaux, mais aussi en développement, réajustent en permanence leur politique de l'eau.

Rare, irrégulière, inégalement répartie, cette ressource doit faire l'objet d'une réflexion et d'une action concertées entre tous les acteurs, dans un souci commun de responsabilité, de solidarité et d'équité.

La Conférence Internationale, "Eau et développement durable", réunira les représentants de 84 pays: Ministres et Hauts Responsables des administrations en charge de la gestion de l'eau, représentants de la société civile, des institutions financières et organisations internationales. Ils pourront, au cours de ces trois jours d'échanges, confronter leurs approches et définir des axes de coopération (en particulier dans la mise en commun des bases de données sur les ressources disponibles et dans le développement des capacités institutionnelles) et identifier des modes durables de financement et de gestion de l'eau.

Le 21 mars, les Ministres en charge des politiques de l'eau seront invités à approuver officiellement les recommandations qui auront été préparées par le Comité de Pilotage International et discutées en ateliers au cours de la Conférence. Ces recommandations seront présentées au cours de la prochaine session de la Commission du Développement Durable des Nations Unies, qui se réunit à New-York le 20 avril prochain.

Signe de volonté de transparence et d'échanges, cette journée ministérielle sera ouverte à l'ensemble des acteurs de l'eau : pouvoirs publics, experts, ONG, collectivités, industriels, medias.

La Conférence sera inaugurée par Madame La Ministre de laménagement du Territoire et de l'Environnement ; la session ministérielle sera introduite par le Président de la République et clôturée par le Premier Ministre de la République Française.


1 - Les ressources en eau dans le monde

Si l'eau sous toutes ses formes est abondante sur notre planète, l'eau douce est une ressource rare et très inégalement répartie.

L'eau recouvre environ 71% de la superficie de la planète, représentant un volume de 1400 millions de km3 (hydrosphère). Mais 98% de ce volume a une teneur en sel trop élevée pour être consommé comme eau potable, être utilisé pour l'irrigation ou même pour la plupart des usages industriels. La majeure partie des réserves en eau douce est constituée par les calottes glacières des pôles, les glaciers et les eaux souterraines, les eaux superficielles des cours d'eau et lacs ne représentant que 0,0140/o de l'ensemble.

Le fîux des eaux continentales, c'est-à-dire des eaux superficielles et souterraines de l'ensemble des terres émergées, est évalué à 40 000 milliards de m3/an, mais se trouve très inégalement réparti et très irrégulier daiis le temps. Les zones arides et semi-arîdes ne contribuent à ce fîux qu'à hauteur de 2%. Moins de 10 pays se partagent 60% de ces ressources (en km3/an : Brésil 5 670, Russie 3 904, Chine 2 880, Canada 2 850, Indonésie 2 530, Etats-Unis 2 478, Inde 1 550, Colombie 1 112, Zaïre 1 020). A l'extrême, la ressource renouvelable en eau douce des pays arides est quasi-nulle en km3/an: Chypre 1 000, Jordanie, Lyble 700, Singapour 600, Malte 25.


Une offre limitée et une demande croissante.

On estime atteint le seuil de stress hydrique (water stress zone) à moins de 1000 m3 d'approvisionnement en eau par habitant. Le Water Resources Institute comptabilise 26 pays (232 millions de personnes) dans lesquels l'eau est rare. A l'heure actuelle, 9 des 14 pays du Proche et Moyen-Orient, région du monde où le problème de la rareté de l'eau se pose avec le plus d'acuité, sont confrontés à une situation de pénurie.

A cette disparité des ressources, s'ajoute une demande croissante. Au niveau mondial, les consommations ont été multipliées par 7 depuis le début du siècle et elles ont doublé au cours des 20 dernières années.

La moitié de cette augmentation est à mettre au compte de la croissance démographique. Si l'on prend l'exemple du Bassin du Nil, la population actuelle, estimée à 140 millions d'habitants, conneit un taux de croissance annuel de 3,7%. Même taux de croissance en Syrie et en Jordanie. Alors que la population augmente, la ressource en eau se dégrade, obérant les capacités de développement.

L'autre moitié résulte de l'augmentation de la consommation d'eau par habitant, et ceci à un rythme annuel de 4 à 8% l'an. Là encore, la consommation par habitant révèle de grandes disparités. On consomme en moyenne parjour et par habitant, 600 litres d'eau aux Etats-Unis, 200 en Europe, 30 en Afrique... En Cisjordanie, le consommation moyennejournalière pour les usages domestiques est de 70 litres pour un Palestinien, de 260 litres pour un Israélien.

Un autre exemple en Amérique avec les disparités d'usage entre les Etats-Unis (Texas) et le Mexique, à partir des eaux du Rio Grande et du Rio Bravo, frontière entre les deux pays. A El Paso (Texas), on consomme en moyenne 7-50 litres d'eau par jour, dont -50% pour des usages de loisirs (golfs,piscines) ou de confort (air conditionné) ; à Ciudad Juarez, de l'autre côté de la frontière, la consommation journalière moyenne est de 285 litres.

Les demandes les plus fortes se trouvent dans les pays où l'irrigation est primordiale (Irak, Pakistan, Madagascar, Iran, Egypte, Asie centrale) et dans les pays industrialisés très développés (Etats'Unis, Canada), les deux facteurs pouvant se combiner (EtatsUnis, Espagne, Argentine, Australie).


L'agriculture, clé du problème

Selon le World Resource Institute, 3 240 km3 d'eau douce sont prélevés et utilisés chaque année, dont 69% pour l'agriculture, 23 pour l'industrie, et 8 pour les usages domestiques.

Plus des deux tiers des eaux prélevés jusqu'à 90% selon certaines estimations), sont utilisés pour l'irrigation. Les surfaces irriguées ne cessent d'augmenter, pour satisfaire les besoins alimentaires d'une population croissante (aujourd'hui, 240 millions d'hectares).<


Des atteintes à l'hygiène et à la santé

Au cours des deux dernières décennies, les services d'alimentation en eau potable ont été assurés à des millions d'individus, sauvant ainsi de nombreuses vies et réduisant le taux des maladies. Toutefois, le niveau des efforts n'a pas été à la mesure de la croissance démographique. 20% de la population mondiale demeure toujours privée d'une alimentation en eau salubre alors que 50% ne bénéficie d'aucun assainissement adéquat. Cette population souffre couramment de maladies causées par des infections résultant d'une consommation d'eau ou d'aliments contaminés, ou transmises par des organismes porteurs qui proviennent de l'eau, tels que les moustiques. Les plus graves de ces maladies sont la diarrhée, le paludisme, la schistosomiase, la fièvre de dengue, l'infection par les vers intestinaux et l'onchocercose. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, environ deux milliards d'individus risquent de contracter le paludisme, cent millions en sont couramment affectés, deux millions en meurent chaque année.

Le nombre de victimes est une tragédie humaine ; il est aussi une catastrophe pour le développement social et économique ; les épidémies entreinent la mort de centaines de personnes et causeiit, aux pays atteints, des pertes de revenus souvent irrémédiables.

La présence de produits toxiques (produits chimiques, métaux lourds) dans l'eau est également à l'origine de nombre de maladies, y compris le cancer, des affections du système nerveux et des défauts de naissance. Les polluants peuvent s'accumuler dans la chitine alimentaire au point de porter atteinte à la santé humaine, comme ce fut le cas de la maladie de Mînamata, causée par la consommation de fruits de mer contaminés par le mercure provenant de déchets industriels.


Des ressources perturbées, gaspillées, polluées

Les pays en développement utilisent environ deux fois plus d'eau par hectare que les pays industrialisés pour une production agricole trois fois moindre. La moitié de l'eau d'irrigation s'évapore durant le stockage ou lors de la dérivation sur des dizaines voire des centaines de kilomètres de désert (c'est le cas de l'Irak), en l'absence de système de canalisation adéquat. La FAO estime que 10 à 20% de l'eau utilisée par l'agriculture pourrait être économisée avec des techniques d'irrigation plus efficaces.

D'importantes quantités d'eau potable sont perdues en milieu urbain ; les fuites dans les réseaux collectifs de distribution d'eau potable dans les villes atteindraient 50% en moyenne mondiale.

En milieu rural, l'emploi irrationnel de fertilisants, l'érosion des sols provoquée par des pratiques culturales inadaptées, le rejet de germes pathogènes à partir des eaux domestiques non traitées, constituent des sources majeures de pollution des eaux douces. Les -conséquences de ces pollutions sont d'autant plus dommageables dans les pays arides (concentration de la pollution du fait des faibles débits) et dans les pays en développement (absence de contrôles, d'infrastructures...).


Des atteintes irréversibles au milieu naturel

L'eau remplit de nombreuses fonctions. Elle est aussi vitale aux espèces naturelles et aux écosystèmes. De nombreux sites naturels ont beaucoup souffert de prélèvements excessifs, comme les Everglages en Floride ou la Mer d'Aral. Les zones humides jouent un rôle crucial dans l'équilibre planétaire, notamment celles situées près des côtes (mangroves des Tropiques ou marais salants des régions tempérées). Elles constituent l'habitat de nombreuses espèces et font office de régulateurs en cas d'inondations ou de sécheresses. Depuis 1971, les zones humides sont protégées par la Convention de Ramsar.


En résumé

Dans un rapport présenté à l'occasion de la Conférence de Stockholm (Toward Sustainable Management of Water Resources, 1995), la Banque Mondiale estime que 80 pays, soit 40% de la population mondiale, souffrent de pénurie d'eau.

Une gestion plus rationnelle des ressources et la prévention des pollutions constituent donc des enjeux prioritaires pour la communauté internationale. Le secteur de l'eau iiiobilise par ailleurs des financements très importants, que les budgets publics ne pourront seuls assumer. L'implicatîon des utilisateurs et des usagers est indispensable à la durabilité des politiques de traitement et de gestion de l'eau.

En prenant en compte les résultats des Conférences qui ont mobilisé la communauté internationale sur la gestion des ressources en eau, la Conférence de Dublin (1991), la Conférence de Rio (1992), Nordviijk (1994), Habitat Il (Istanbul, 1996), le Sommet Mondial de l'Alimentation (FAO, 1996), la Déclaration de Cape Town (décembre 1997), et les conclusions de la Conférence d'Hararé (Zimbabwe, 1998), la Conférence de Paris articulera ses travaux autour de trois objectifs majeurs :

  • 1- Améliorer la connaissance des ressources et des usages de l'eau,

  • 2 - Développer les outils réglementaires et les capacités institutionnelles,

  • 3 - Favoriser une approche plus économique de l'eau.
Les conclusions de la Conférence d'Harare

S'est déroulée à Hararé (Zimbabwe), du 28 au 31 janvier 1998, une réunion d'experts sur la gestion durable des ressources en eau. Cette réunion, organisée par les Nations unies, avait pour objectif de préparer les travaux de la Commission du Développement Durable, dont la session prochaine (20 avril, ler mai, New-York) aura pour thème " les approches stratégiques pour la gestion de l'eau potable". La Conférence de Paris, qui mobilisera à la fois les Etats, les experts et la société civile, est une étape essentielle au sein de ce processus.

Cette réunion a mis l'accent sur les priorités suivantes :

-la gestion de l'eau et sa distribution doivent reposer sur les principes d'équité et d'utilisation rationnelle, pour un développement durable qui intègre la santé, la satisfaction des besoins vitaux, la sécurité alimentaire, la protection de l'environnement. -la préservation des ressources en eau douce repose sur la protection des écosystèmes qui y sont liés.

-les activités humaines doivent, en amont et en aval, limiter leurs impacts sur les systèmes aquatiques et les zones humides (estuaires, zones côtières et maritimes). -la dimension sanitaire de l'eau est prioritaire. -la gestion de l'eau doit être développée dans le cadre d'une approche intégrée, à l'échelle des bassins versants et des zones aquifères, sur la base d'outils de planification et de réglementations.

-les financements et les profits liés à la gestion de l'eau doivent être transparents.

-toutes les échelles de la société doivent participer à l'élaboration et à la gestion des ressources en eau.

-les pays ayant en commun des ressources en eau doivent concevoir et mettre en place, avec le concours de la coopération internationale, des programmes de gestion concertée, prenant en compte les intérêt de l'ensemble des pays concernés. -les programmes de gestion de l'eau doivent être conformes aux Conventions sur la biodiversité, la désertification, les changements climatiques, la protection des zones humides, et la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES).
.

Partie 1/3 suite
Plan Home Services e-mail
rectrectrectrectrect
©Waternunc.com 1998