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Colloque international Eau et Santé

Communiqué de presse | 1ère partie | 3ème partie


"Impacts sanitaire et nutritionnel des hydro-aménagements en Afrique"
21-24 novembre 2000 - Ouagadougou, Burkina Faso - 2ème partie

Colloque international Eau et Santé Les aménagements hydro-agricoles en question.
Comment concilier risques sanitaires et sécurité alimentaire.

Eau et sécurité alimentaire

 

La situation alimentaire en Afrique : état des lieux

Améliorer les situations nutritionnelles

Hydro-aménagements et amélioration nutritionnelle

 



• La situation alimentaire en Afrique : état des lieux

A l'aube du XXIème siècle, une forte proportion de familles africaines vivent encore dans l'incertitude alimentaire, où qu'elles se trouvent, en ville comme dans les campagnes, dans les régions pluvieuses ou dans celles connaissant des aléas climatiques, dans les pays en guerre civile comme dans ceux où règne une meilleure sécurité de la circulation des vivres et des personnes. Sur 47 pays africains, seuls 4 sont considérés comme autosuffisants mais autosuffisance ne signifie pas sécurité alimentaire.

Qu'entend-on par sécurité alimentaire ?

Aujourd'hui, on la définit par l'accès physique et économique de l'ensemble de la population, en toute période (période de récolte ou de "soudure") et en tout lieu, à une alimentation saine et suffisante pour satisfaire leurs besoins énergétiques et autres dans le cadre de leurs préférences alimentaires. Ces différents aspects, l'accès géographique, la capacité à se procurer sur le marché des aliments et le respect de la diversité alimentaire, sont essentiels au-delà de la seule capacité à produire davantage. On estime en effet qu'au niveau mondial, on dispose de suffisamment d'aliments pour nourrir la planète grâce aux excédents des pays du Nord et des pays développés de l'hémisphère Sud (Argentine, Australie, Nouvelle Zélande).

Echec des politiques agricoles

Les réponses au défi de la sécurité alimentaire dans les années 1970 et 1980 ont visé à modifier le rapport hommes/ressources : frein de la croissance démographique, augmentation de la productivité des plantes alimentaires. La solution démographique s'est révélée inopérante et a été rejetée par les Africains.

La "Révolution verte", quant à elle, n'a pas tenu ses promesses, en dépit des importants investissements financiers réalisés. Le développement des périmètres irrigués, qui ont doublé entre 1965 et aujourd'hui en Afrique subsaharienne et la consommation accrue d'engrais, qui a triplé entre ces mêmes dates, n'ont pas porté leurs fruits. Contrairement à l'Inde, les politiques agricoles africaines n'ont généralement pas été assorties de mesures cohérentes (prix élevés, crédit rural, petite mécanisation, production d'engrais et de pesticides, stockage, recherche adaptative, protection du marché intérieur, etc…) permettant leur succès.

Contact : Georges Courade, IRD Ouagadougou


• Améliorer les situations nutritionnelles

Selon la FAO, 790 millions d'individus dans le monde en développement sont exposés à ne pouvoir satisfaire leurs besoins alimentaires minima : les deux tiers vivent en Afrique, presque un quart en Afrique subsaharienne. En pourcentage de la population, l'Afrique arrive au premier rang, avec des variations suivant les régions : 16% en Afrique de l'Ouest, plus de 40% en Afrique de l'Est, centrale ou australe. Ces pourcentages n'ont que faiblement diminué au cours des dernières années, contrairement à l'évolution enregistrée presque partout ailleurs dans le monde.

L'état nutritionnel des populations se ressent de cette situation. Des enquêtes effectuées au cours des années 1990 et répétées au cours du temps indiquent une fréquence élevée de maigreur chez les adultes, dans la plupart des pays africains. Toutefois, cette prévalence est plus importante en Afrique sahélienne que dans les régions Est et Sud, ce qui montre que la seule exposition au risque de sous-alimentation n'explique pas tout. Cette malnutrition chronique des adultes est préoccupante pour la survie économique des familles.

La situation des jeunes enfants est également inquiétante. Alors que la prévalence de la malnutrition du jeune enfant a régressé presque partout dans le monde, la situation s'est régulièrement dégradée au cours des vingt dernières années sur l'ensemble du continent. Les études constatent une augmentation de près de 70% du nombre d'enfants mal nourris depuis les années 1970. L'insuffisance alimentaire a certainement joué un rôle mais il est cependant difficile d'établir un lien direct entre ces deux phénomènes. On observe aussi des taux élevés de carence en différents micronutriments (iode, vitamine A, fer). Des solutions techniques de lutte contre ces carences existent et peuvent se révéler efficaces.

Cependant, la malnutrition du jeune enfant est encore responsable, de manière indirecte, de près de 50% des décès chez les moins de 5 ans, et de retards de croissance et de développement physique et psycho-moteur durables pour les autres. Cette situation reste encore inexpliquée car de multiples facteurs jouent un rôle.

Au sein du continent africain, il existe des disparités de situation. Pourquoi certains pays ou certaines régions réussissent-ils mieux que d'autres ? C'est en étudiant de près, dans le cadre d'études inter-pays, ces variations que l'on pourra évaluer l'influence respective de chaque facteur.

D'ores et déjà, tout le monde s'accorde pour reconnaître le rôle joué par quelques grands paramètres nationaux : le revenu par tête et le niveau de pauvreté, le statut des femmes et leur niveau d'éducation, le niveau sanitaire et celui des disponibilités alimentaires. Les avis divergent sur l'importance respective de chacun d'entre eux.

Mais le poids des disponibilités alimentaires est relativisé. Car leur amélioration n'a curieusement qu'un impact modeste sur l'état nutritionnel.

Contact : Bernard Maire, Francis Delpeuch, IRD-Montpellier


• Hydro-aménagements et amélioration nutritionnelle

Vallée du fleuve Sénégal

L'aménagement du fleuve Sénégal a pour ambition d'affranchir les paysans des risques climatiques de la région où la pluviométrie annuelle est extrêmement faible. La construction de barrages a permis de développer des périmètres irrigués (environ 250.000 ha). Les paysans ont pu ainsi développer des cultures (riz, tomates et maïs), augmenter les rendements de leur production et régulariser la production vivrière auparavant étroitement liée à la pluviométrie.

Bien que l'on ne puisse établir de façon certaine une relation de cause à effet entre irrigation et amélioration de la situation nutritionnelle des populations, les études menées par les nutritionnistes de l'IRD ont montré que la prévalence de la maigreur a diminué de façon significative chez les jeunes enfants et les adultes pendant cette période. Beaucoup d'éléments conduisent à penser que l'accès à l'eau a réellement accru les disponibilités alimentaires et l'état nutritionnel dans la région. Mais, dans le même temps, on observe une augmentation du taux de surpoids chez les adultes de ces populations, approchant les limites supérieures au-delà desquelles ce surpoids devient dangereux pour la santé. Ainsi, les bénéficiaires des aménagements hydro-agricoles pourraient connaître des changements importants (on parle de cycle de transition nutritionnelle) dont les conséquences à terme sont préoccupantes.

On observe également certains effets pervers de l'irrigation qui créent de nouveaux risques : l'endettement des paysans pour l'achat de semences et de pesticides qui a une incidence sur le revenu et donc, sur l'alimentation ; la réorganisation des charges de travail au sein de la famille qui peut s'effectuer au détriment de l'état nutritionnel des enfants ; des disponibilités alimentaires plus régulières mais aussi moins diversifiées du fait de la disparition des activités de pêche et d'élevage. Ces risques doivent encore être évalués car ils diffèrent suivant les régions et les modes d'organisation sociale. La mise en place d'hydro-aménagements agricoles nécessite que de nouveaux équilibres socio-économiques soient trouvés.

Contact : Kirsten Simondon, Eric Bénéfice

Barrage de Bagré au Burkina Faso

Dans ce pays sahélien, les hydro-aménagements se sont multipliés afin de mieux maîtriser les ressources en eau. Les deux plus importants, le barrage de Bagré mis en eau en 1993 et l'aménagement du Sourou, à partir de 1967, sont susceptibles d'avoir un impact significatif sur la qualité de vie des populations et sur l'environnement. Des études sur l'état nutritionnel des enfants ont été conduites par l'IRD sur ces deux sites entre 1995 et 1999, plusieurs années après la mise en place des aménagements. Elles montrent que les principales prévalences des différents types de malnutritions restent élevées.

Entre ces deux zones et au sein de chacune d'entre elles, des disparités importantes ont été observées à partir d'indicateurs de comportement, socio-environnementaux et biomédicaux. Des facteurs tels que le niveau de scolarité des parents, leur origine géographique ou ethnique, l'activité du chef de ménage semblent influer sur les fréquences et la gravité des malnutritions. Il en est de même pour le mode d'alimentation des jeunes enfants et plus encore, pour l'existence de maladies diarrhéiques ou du paludisme.

Beaucoup de ces facteurs sont reliés entre eux, ce qui rend difficile d'établir un lien de causalité directe entre hydro-aménagements et état nutritionnel.

Contact : Gérard Parent

PARENT Gérard
IRD / UR de Nutrition BP 182 Ouagadougou BURKINA FASO
Tél. (226) 30 67 37
Fax : (226) 31 03 85
E-mail : gerard.parent@ird.bf

Coordonnées des contact à cette adresse http://ouaga.ird.bf/eau-sante/#adresse_com

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