L'accès à l'eau permet indéniablement d'améliorer les conditions de vie de chacun. Mais il peut également, et spécialement en Afrique, faire apparaître de nouveaux problèmes tels qu’une expansion de certaines maladies, un déséquilibre socio-sanitaire ou des modifications de l'environnement. Tout projet d'aménagement hydro-agricole nécessite donc une réflexion approfondie sur les moyens de minimiser ces risques. Spécialistes du développement et de la santé se réunissent prochainement au Burkina Faso afin de confronter leurs expériences et de proposer des solutions adaptées à chaque milieu.
Afin de relever le défi de la sécurité alimentaire en Afrique, la plupart des pays, et en particulier ceux du Sahel, ont choisi d'axer leurs efforts sur une meilleure gestion de leurs ressources en eau. L'accès à l'eau pour un plus grand nombre doit permettre d'accroître les productions agricole, animale et halieutique. Si la construction de barrages et le développement de l'irrigation favorisent logiquement les disponibilités alimentaires, ils ont inévitablement un impact, qui peut être aussi bien positif que négatif, sur le cadre de vie des populations. En Afrique, tant en milieu rural qu'en milieu urbain, les aménagements hydro-agricoles génèrent de nouveaux risques sur le plan social, nutritionnel et sanitaire.
Spécialistes du développement et professionnels de la santé, défenseurs et adversaires des hydro-aménagements se sont longtemps affrontés. C’est pour répondre à cette polémique que plusieurs équipes de recherche transdisciplinaires se sont penchées sur ces questions. Au Burkina Faso, des scientifiques ont étudié l'impact des hydro-aménagements du pays sur l'environnement, les maladies transmissibles, les conditions de vie des populations ainsi que leur état nutritionnel. Les risques sanitaires liés à l'agriculture urbaine ont fait l'objet de recherches à Ouagadougou et à Nouakchott. Les scientifiques se sont également intéressés à l'impact sur la santé de la riziculture de bas-fonds en zone sahélienne au Mali, et en zones de forêt et de savane en Côte d'Ivoire.
Ce Colloque international fournira donc l’opportunité de confronter les résultats de différentes équipes de recherche et de les traduire en termes opérationnels. Il est co-organisé par la Centre National pour la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) du Burkina Faso, l'Ecole Inter-Etats d'Ingénieurs de l'Equipement Rural (EIER) de Ouagadougou, l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en France et au Burkina Faso et l'Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO) de Bouaké (Côte d’Ivoire). Il va rassembler quelque 150 scientifiques et spécialistes du développement des pays africains, de l'IRD, de la Coopération française et d'organismes internationaux (FAO, OMS). La confrontation des expériences entre d’une part des agronomes, des décideurs et des acteurs du développement, et d'autre part, des nutritionnistes, des médecins et des professionnels de la santé permettra de mieux évaluer comment les barrages et les projets d'irrigation peuvent et doivent jouer un rôle véritablement positif pour le développement économique et social.
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Gerard.Parent@ird.bf
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