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COP21

Conférence de Paris de 2015 sur le climat (Wikipédia)

Le texte de l'Accord de Paris en français

]



29 décembre 2015

COP21 ::: Beau succès politique versus impossibles applications pour maintenir les dérèglements climatiques



COP21, accueil
COP21, accueil des visiteurs et des participants. © Richard Varrault 2015

Par Richard Varrault

Du 30 novembre au 12 décembre 2015 se sont tenues diverses manifestations au Bourget et à Paris autour de la 21ème conférence des parties de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
L’organisation du « plus grand événement international jamais organisé sur le sol français » à la charge de la France est estimée à environ 187 millions d’euros (trois fois plus que la COP15 de 2009 à Copenhague) dont 20% d’aide en nature ou de financements. Parmi les financeurs on trouve Axa, la Caisse centrale de réassurance (CCR), Generali, impactées par des tempêtes, inondations et autres désordres climatiques qui plombent leurs activités, ainsi que le secteur bancaire : BNP Paribas, la Caisse des dépôts et consignations, ou Suez Environnement, le Syndicat des eaux d’Ile-de-France, Derichebourg, et des grands groupes de l’énergie :EDF, ERDF et Engie (ex-GDF Suez). Ou encore Air France, Galeries Lafayette, Ikea, JCDecaux, LVMH, Michelin, La Poste, Renault Nissan. Certaines d’entre elles sont dénoncées par les ONG écologiques (Les Amis de la Terre, Attac France, le Corporate Europe Observatory, WECF et 350.org) pour être des pollueurs français ou participants aux financements d’activités polluantes dans différents pays participant ainsi au dérèglement climatique. Cette présence à la COP21 permet aux entreprises retenues d’afficher le logo de partenaire officiel de la COP21, Paris 2015, sur leurs publicités.
Toutefois sur le plan pratique les participants ont notamment apprécié l’efficacité des services de transports franciliens, RER et bus mis à la disposition des visiteurs et autres accrédités. Certains ont même fait remarquer que les français habituellement froids et peu serviables accueillaient chaque groupe, à la gare du Bourget par exemple, avec de nombreux bonjours à chaque fois qu’ils étaient pris en charge par les personnels.


COP21, préparation du texte pendant les négociations de Bonn
COP21, négociations de Bonn en 2015 pour réduire le nombre de pages et les textes entre crochets pour le brouillon du "draft agreement" de Paris, sous la houlette des deux coprésidents des débats, l'Algérien Ahmed Djoghlaf et l'Américain Daniel Reifsnyder, auteurs du projet de texte.
Quelle lecture faire de l’accord du 12 décembre 2015 ?

Contrairement à Copenhague en 2009 les chefs d’Etat sont intervenus au premier jour, le lundi 30 novembre, pour donner les lignes directrices de leur pays à l’intention de leurs négociateurs. Dans l’ensemble les discours ont été orientés vers une issue positive de cette COP avec un minimum d’ambition dans les propos. On observera que malgré l’urgence de la situation et la nécessité d’un réel mouvement pour résoudre la crise climatique, la Chine, responsable du tiers des émissions de GES (gaz à effets de serre) de la planète à répéter que son pic de pollution interviendrait en 2030, sans en préciser l’ampleur. De quoi lui permettre de construire de nombreuses centrales électriques au charbon (et d’autres industries utilisant cette énergie fossile et polluante) et accroitre ainsi la pollution de son pays et de la planète. L’airpocalypse pékinois et des grandes métropoles chinoises a encore de belles années devant lui...

Mais cet accord a uniquement été adopté par les 195 Etats et l’Union Européenne, il doit maintenant être signé (entre le 22 avril 2016 et le 21 avril 2017). C’est toutefois un succès politique par l’ampleur des pays qui confirment la réalité des changements climatiques et de leurs conséquences déjà présentes. Toutes ces parties confirment également la nécessité d’un seuil à ne pas dépasser pour l’élévation de la température moyenne du globe (contenir l’élévation de la température moyenne en dessous de 2°C voire 1.5°C par rapports aux niveaux préindustriels) et éviter ainsi des effets irréversibles qui viendraient compromettre la survie des humains. Cet accord, n’est pas une déclaration car il définit, même si c’est de manière assez floue, les engagements des états qui vont le ratifier.

Climate reality project
Climate Reality Project Structure étatsunienne basée à Washington et créée par le prix Nobel de la paix de 2007 (conjointement avec le GIEC), le vice président des Etats-Unis Al Gore. "The Climate Reality Project is a diverse group of passionate individuals who have come together to help solve the greatest challenge of our time."
Face aux préconisations des scientifiques cet accord est insuffisant pour résoudre la crise climatique mais en l’absence d’un autre projet de la même ampleur, il est le seul qui est reconnu par la communauté internationale.
Juridiquement non contraignant parce qu’il n’y a aucune relation entre les obligations (volontaires et matérialisées par les INDCs ou engagements nationaux de réduction des émissions de GES) des états et d’éventuelles sanctions administratives, financières ou techniques. Comme pour les entreprises et autres entités présentes sur le Web, soumises à une e-réputation, les différentes contributions et leur réalisation dans le temps vont mettre en jeu la réputation des pays qui se sont engagés, d’autant que les demandes de réduction des émissions de GES sont essentiellement venues de la base, villes, régions, que des technocraties étatiques qui habituellement irradient vers la base.

L’accord est constitué pratiquement à chaque paragraphe et sous paragraphe d’obligations clairement définies et d’incitations à respecter les engagements pris dans les INDCs qui devront augmenter en intensité au fur et à mesure de leurs évaluations (article IV-3 ainsi que dans le préambule).
L’Annexe fait référence à la notion de justice climatique et de Terre nourricière (page 23/39 du texte français joint à cet article) en tenant compte de certaines cultures pour lesquelles ces notions sont importantes.

Côté financement, l’Accord de Paris dans sa décision au §115 précise « Décide d’accroître de manière urgente et adéquate l’appui apporté par les pays développés parties en matière de ressources financières, de technologies et de renforcement des capacités afin de rehausser le niveau d’ambition des mesures prises par les Parties avant 2020, et à cet égard demande fermement aux pays développés parties d’amplifier leur aide financière, en suivant une feuille de route concrète afin d’atteindre l’objectif consistant à dégager ensemble 100 milliards de dollars des États-Unis par an d’ici à 2020 pour l’atténuation et l’adaptation tout en augmentant sensiblement le financement de l’adaptation par rapport aux niveaux actuels et de continuer à fournir un appui approprié en matière de technologies et de renforcement des capacités; » fixant de la sorte une somme précise et ses affections.

Climate reality project, floods
Climate Reality Project Structure étatsunienne basée à Washington et créée par le prix Nobel de la paix de 2007 (conjointement avec le GIEC), le vice président des Etats-Unis Al Gore. "The Climate Reality Project is a diverse group of passionate individuals who have come together to help solve the greatest challenge of our time."
Cependant le §54 décide « Décide en outre que, conformément au paragraphe 3 de l’article 9 de l’Accord, les pays développés entendent poursuivre leur objectif collectif actuel de mobilisation jusqu’en 2025 dans l’optique de mesures concrètes d’atténuation et d’une mise en œuvre transparente; avant 2025, la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à l’Accord de Paris fixe un nouvel objectif chiffré collectif à partir d’un niveau plancher de 100 milliards de dollars par an, en tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement; »

Et pour compléter le tableau l’article 9-3 (page 33/39) précise « Dans le cadre d’un effort mondial, les pays développés parties devraient continuer de montrer la voie en mobilisant des moyens de financement de l’action climatique provenant d’un large éventail de sources, d’instruments et de filières, compte tenu du rôle notable que jouent les fonds publics, par le biais de diverses actions, notamment en appuyant des stratégies impulsées par les pays et en tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement parties. Cette mobilisation de moyens de financement de l’action climatique devrait représenter une progression par rapport aux efforts antérieurs. »

Pour ce qui concerne les énergies renouvelables seule une mention figure dans le préambule « Considérant la nécessité de promouvoir l’accès universel à l’énergie durable dans les pays en développement, en particulier en Afrique, en renforçant le déploiement d’énergies renouvelables, » c’est effectivement un peu sommaire et on est loin d’un engagement ferme et généreux surtout venant des pays développés, détenteurs des principales technologies. Peut-être le fond de 100 milliards de dollars comportera-t-il cette nécessaire participation dans ses applications et emplois sur le terrain.


Climate reality project, help
Climate Reality Project Structure étatsunienne basée à Washington et créée par le prix Nobel de la paix de 2007 (conjointement avec le GIEC), le vice président des Etats-Unis Al Gore. "The Climate Reality Project is a diverse group of passionate individuals who have come together to help solve the greatest challenge of our time."
Quid des applications pour maintenir les dérèglements climatiques à niveau un humainement vivable

Maintenir l’élévation de température en dessous de 1.5°C parait complètement utopique. En effet, depuis 1885, l’élévation de la température moyenne de la planète est de l’ordre de 0.85°C à 1°C. Avec l’explosion des réserves fossiles qui seront obligatoirement consommées, l’écart de 0.65°C sera dépassé et on se rapprochera plus des 2°C que des 1.5°C rajouté in extremis dans la négociation voire plus si le réchauffement climatique n’est pas considéré avec tout le sérieux qu’il mérite et que la cupidité de certaines multinationales s’accentuent avec la crise climatique dont elles feraient semblant de minimiser ou d’ignorer l’importance.
Ce n’est pas avant 2020 que les grands pollueurs ralentiront leur consommation de pétrole et de charbon, ni même avant 2030 ou 2050. Si l’énergie électrique remplace le pétrole pour la mobilité des déplacements il faudra de toute façon produire de l’électricité dans des proportions que l’on ne peut que vaguement définir aujourd’hui mais qui nécessiteront de nouvelles centrales de production alimentées avec toutes les énergies disponibles, du nucléaire au renouvelable en passant par tous les fossiles encore exploitables. L’équation est donc presque insoluble sous réserve de nouvelles technologies non encore existantes en 2015 qui pourraient éclore d’ici ces échéances.

Notons aussi que les transports aériens et maritimes dont la croissance sera importante dans les prochaines années sont exclus des considérations de l’Accord de Paris. Ils représentent pourtant en 2015 5% à 6% des émissions de GES. Cherchez l’erreur, les négociateurs étaient sans doute inquiets de rentrer chez eux en vélo.

D’autre part certains accords dépendent de l’Organisation Mondiale du Commerce et nuisent au développement des énergies renouvelables comme on l’a vu dans l’Ontario où les entreprises régionales désignées pour les marchés locaux ont été déboutées pour concurrence déloyale et faussée. Tant que les échanges commerciaux seront déconnectés des enjeux climatiques il sera difficile de faire aboutir les engagements de collectivités qui préfèrent privilégier leurs entreprises et leurs populations. L’OMC serait donc l’ennemi de celles et ceux qui combattent les dérèglements climatiques ?
A moins d’adjoindre un volet climat dans chaque négociation. Ou d’adjoindre l’OMC aux débats des COP.

J’observe également que les données scientifiques du GIEC sont absentes, en tant que données quantifiées et correspondants à tel ou tel effet. Seules références à la science dans l’accord de Paris sous une forme textuelle mais sans aucun chiffre. Comment cela est-il possible quand chaque négociateur a accès à tous les éléments du dossier ?

De la même manière des écosystèmes importants pour la nature et l’identité de notre planète sont menacés par des états pour qui ils sont secondaires et passent après l’économie. Le projet d’Abbot Point en Australie pourrait en être le symbole. Ce serait l’un des plus grands ports charbonniers du monde, en eau profonde, à proximité de la Grande barrière de corail (inscrite au patrimoine de l’humanité), capable d’exporter 120 millions de tonnes chaque année, projet approuvé par le gouvernement fédéral du Queensland deux mois après celui d’une mine géante présenté par le groupe indien Adani (production de 60 millions de tonnes/an de charbon thermique). Malgré les arguments des tenants du projet que le prétendent vital pour la ville de Bowen et la création annoncée de 10.000 emplois directs et indirects et 22 milliards de taxes et royalties ces projets sont jugés « irresponsables pour le récif, illogique et non nécessaires » par Greenpeace. D’autant que des banques françaises se sont retirées du projet Carmichael comme Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole, en raison de son empreinte écologique. Comment rester sous l’élévation de température annoncée avec de tels projets ? Les scientifiques du GIEC ont pourtant lourdement insistés pour que nous laissions plus de 80% des énergies fossiles dans le sous-sol.
COP21, Laurent Fabius annonce l'Accord de Paris
Après une quinzaine de jours de négociations Lauren Fabius, Président de la COP21 annonce l'unanimité des 196 parties pour l'Accord de Paris. © MEEDE


Les étapes de la mise en œuvre

2015 L’accord de Paris est le premier accord universel sur le climat
C’est un accord différencié :
Les pays développés doivent montrer la voie en matière de réduction de GES
Les pays en développement doivent accroître leurs efforts d’atténuation en fonction de leur situation
Il entrera en vigueur, dès que 55 pays comptant au moins 55% des émissions de gaz à effets de serre auront déposé leurs instruments de ratification
Il permet le plafonnement mondial des émissions de GES dans les meilleurs délais

2018
Premier rendez-vous pour faire le point sur l’avancement vers les objectifs

2020 Révision des engagements nationaux de la France.
Au moins 100 000 dollars/an seront mobilisés pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique et à s’adapter

2023
Premier bilan de l’Accord de Paris
Il sera révisé tous les 5 ans

2025 Nouvelles contributions nationales pour la réduction des GES
Nouveaux engagements chiffrés pour l’aide aux pays les plus pauvres

2è moitié du siècle...
Réduction rapide des émissions de GES

Fin du siècle
Maintien du réchauffement climatique en-deçà de 2°C
Une ambition : S’efforcer de limiter l’élévation des températures à 1.5°C

Source : twitter : @gouvernementFR


La COP22 au Maroc, Marrakech, en 2016 (7-18 November 2016)

Le Maroc accueillera la 22e Conférence des Parties à la Convention sur les changements climatiques en 2016.
Représentant le Maroc à la conférence tenue à Lima, la ministre déléguée chargée de l’Environnement, Hakima El Haite, a indiqué devant l’Assemblée Générale que « Lima est la COP des négociations, Paris est celle des décisions », mais la COP22, prévue au Maroc, sera « la Conférence de l’action ».
Hakima El Haite a, en outre, rappelé que le Maroc a commencé sa lutte contre les changements climatiques dans les années 60 avec la politique des barrages, suivie des politiques de l’eau et de l’agriculture, et dans les années 2008 de celle de l’énergie. Pour rappel, le royaume avait déjà accueilli en 2001 la 7ème Conférence des Parties à la Convention sur les Changements Climatiques (COP7) à Marrakech.


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