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Le site de la "Citoyens de la Terre" Conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale




Liens direct vers les vidéos (documents Présidence de la République) :
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L’EAU PARTAGEE UN PROGRAMME D’EDUCATION A L’EAU ET A LA DIVERSITE CULTURELLE (Pdf 220 Ko), Francis JOSÉ-MARIA - Directeur du Syndicat Intercommunal de Distribution d’Eau de la Corniche des Maures. Cogolin (Var). France. Responsable du programme éducatif "L’eau partagée"

dans les pages du Colloque international de Cogolin (juin 2003)



Vidéos :

Interventions de Mme Houria Tazi Sadeq lors de l'atelier :
le droit à l'eau (3:10),

les réfugiés climatiques (2:41)

et interview suite à l'annonce faite par le Maroc d'accueillir la prochaine réunion des amis de l'ONUE


Intervention de Mme Catherine Chabot (4:33), ancienne navigatrice, journaliste spécialiste de l'environnement



]








Créer une Organisation des Nations unies pour l’environnement (ONUE)




Atelier Nº4 : Faire de l’eau un enjeu partagé, vendredi 2 février 2007





M. Mohammed Salem OULD MERZOUG
Intervention de M. Mohammed Salem OULD MERZOUG, Haut Commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), le samedi 3 février 2007

Photo extraite de la vidéo (Présidence de la République)
Intervention de M. Mohamed OULD MERZOUG, Haut Commissaire de l’Office de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal

Je vais essayer de présenter le résumé de nos réflexions et de nos débats. C’est un résumé qui a la particularité d’être consensuel. Je crois que tout le monde est d’accord sur son contenu, qui se décline au travers de trois paliers. Le premier est la gouvernance de l’eau ou des eaux plus précisément ; l’adaptation au changement climatique ; et la grande problématique de l’assainissement en particulier en milieu urbain.

Au début, on a essayé de poser les bases d’un diagnostic partagé par rapport à l’ensemble de ces problématiques. Nous avons constaté que pénuries et inondations, pollutions, surexploitation, gaspillages, dégradation des écosystèmes, que l’eau qui est source de vie est aussi la première cause de mortalité au monde. Pourtant la place que nous lui accordions dans l’ordre des priorités politiques constitue une véritable obscénité. Nous avons voulu insister sur ce terme pour exprimer le désaccord sur la place accordée à cette ressource. La gravité de la situation dans bon nombre de pays suppose la mise en œuvre d’une gestion efficiente des ressources en eau et des écosystèmes. il est désormais largement acquis que l’eau, enjeu partagé, doit être gérée à une triple échelle : locale, nationale et internationale, dans le respect de l’environnement et dans le respect d’une approche durable, intégrée et participative. Il faut, en particulier, prendre en compte la situation des deux cent soixante fleuves ou lacs et des centaines d’aquafères, dont les bassins sont partagés entre deux et parfois jusqu’à dix-huit états riverains.

Le réchauffement de la planète aura probablement des implications sur les ressources en eaux avec pour conséquence le renforcement des phénomènes hydrologiques extrêmes. Cela entraînerait les risques de pertes humaines, de déplacement des populations, de destructions, de dommages économiques et écologiques significatifs qui sont aujourd’hui, et seront, demain, plus que jamais, une réalité. Dans certains pays, nombreux, une paupérisation dramatique est, hélas, prévisible. Les rejets sources de contamination des milieux aquatiques sont déversés le plus souvent sans aucune épuration. 2,6 milliards d’êtres humains ne disposent pas d’un service d’assainissement de base et parfois, en amont, des prises d’eau des usagers de l’aval. Plus de la moitié de la population mondiale vit, désormais, dans les villes, les deux tiers d’ici un siècle. 320 villes comptent aujourd’hui plus d’un million d’habitants. Le retard pris pour l’assainissement de ces mégalopoles et aires fortement urbanisées est extrêmement préoccupant. Il nécessitera des moyens financiers considérables planifiés sur le moyen et le long terme.

L’atelier thématique dans les domaines de la gouvernance des eaux, de l’adaptation aux changements climatiques et de l’assainissement des grandes villes a fait les recommandations suivantes :

la première recommandation est le renforcement de la gouvernance partagée, solidaire et équitable des ressources en eaux pour passer de l’eau source de conflit à l’eau source de rapprochement et qui relient les hommes. En particulier, la reconnaissance formelle d’un droit d’accès à l’eau et l’assainissement, besoins élémentaires qui doit aussi s’appliquer en cas de conflit et de crises humanitaires.

Deuxième recommandation : la constitution d’un cadre légal adapté. Les accords de coopération entre les états riverains des bassins aquifères transfrontaliers doivent être renforcés. Ils assurent une gestion intégrée et participative des ressources en eaux sur la base de la solidarité agissante du partage équitable des bénéfices et sur le principe de la transparence.

Troisième recommandation : la mise en place d’institutions adéquates au niveau des bassins pour une responsabilité partagée et négociée. la mise en place et le renforcement d’instances de dialogues productifs et de construction d’un avenir commun fondé sur le partage équitable des bénéfices d’une gestion efficiente et optimisée de l’eau. Ces instances permettent un développement solidaire et respectueux de l’environnement. La production et la mise à disposition de tous d’une information pertinente sur les ressources en eau, les institutions de bassin, notamment, doivent s’appuyer sur un partage des informations entre l’ensemble des parties prenantes et construire un consensus sur les objectifs communs à atteindre. La création d’instrument de financement adapté et la mobilisation des ressources adéquates pour la mise en œuvre de programmes réalistes de mesures prioritaires négociées.

Deuxième palier : faire de l’adaptation aux effets des changements climatique une priorité. Il convient en particulier de réactualiser les évaluations qui ont été menées sans prendre en compte le changement climatique. Il est nécessaire d’anticiper les évolutions, à trente ans, dans la définition des programmes d’investissements et d’aménagement des territoires. Ceci implique un effort financier accru au bénéfice des pays les plus pauvres ou les plus touchés.

Troisième palier : la mobilisation des moyens nécessaires pour faire face aux besoins prioritaires à l’assainissement des grandes villes .A cet égard, il est nécessaire d’accélérer le rythme d’investissement des réseaux de collecte et des stations d’épuration et de garantir leur efficience et leur durabilité.

L’atelier a rappelé avec force la pertinence des objectifs du millénaire pour le développement et appelle l’ensemble des Etats, les autorités locales, et les acteurs concernés, à prendre leur responsabilité, et à mettre en œuvre les moyens nécessaires, notamment financiers.

L’atelier rappelle que la gestion de l’eau est par et pour les femmes et les hommes. Elle recommande la mise en œuvre de formation de professionnels et de programmes d’éducation des populations pour créer une nouvelle éthique de l’eau fondée sur une nouvelle culture de l’eau.

Enfin, et vous me le permettrez, l’atelier a tenu à formuler un vœu : que la Conférence de Paris soit l’occasion de la concrétisation d’une double exigence : la maturation d’une conscience écologique mondiale et l’émergence d’une citoyenneté partagée par tous, qui tienne compte de nos modes de vies et de nos décisions.

L’atelier a tenu aussi à vous rendre un hommage pour votre leadership et souhaite que nous arrivions ensemble à faire prospérer cette initiative. Comme vous l’avez sûrement constaté, l’atelier a voulu que la Conférence de Paris innove en partie dans le domaine de la gouvernance de l’eau en mettant en œuvre de nouveaux concepts :solidarité, partage, équité plus que des techniques, comme la gestion intégrée, qui est maintenant un concept un peu éculé.

Je vous remercie.




Conclusions de l’atelier
Faire de l’eau un enjeu partagé

Pénurie et inondation, pollution, surexploitation et gaspillage, dégradation des écosystèmes : l’eau, source de vie, est aussi la première cause de mortalité au monde. Pourtant, la place que nous lui accordons dans l’ordre des priorités politiques constitue une véritable obscénité. La gravité de la situation, dans nombre de pays, requiert la mise en œuvre d’une gestion efficiente des ressources en eau et des écosystèmes. Il est désormais largement acquis que l’eau, enjeu partagé, doit être gérée à la triple échelle : locale, nationale et internationale dans le respect de l’environnement, selon une approche durable, intégrée et participative. Il faut, en particulier, prendre en compte la situation des 263 fleuves ou lacs et de plusieurs centaines d’aquifères, dont les bassins sont partagés entre deux et parfois jusqu’à 18 pays riverains.

Le réchauffement de la terre aura probablement des implications sur les ressources en eau, avec pour conséquences le renforcement des phénomènes hydrologiques extrêmes (sécheresses et inondations). Les risques de pertes humaines, de déplacement de populations, de destructions et de dommages économiques et écologiques significatifs sont aujourd’hui et seront demain, plus que jamais, une réalité. Dans certains pays, une paupérisation dramatique est hélas prévisible.

Les rejets anthropiques, source de contamination des milieux aquatiques, sont déversés le plus souvent sans aucune épuration (2,6 milliards d’êtres humains ne disposent pas d’un service d’assainissement de base) et parfois en amont des prises d’eau des usagers de l’aval. Plus de la moitié de la population mondiale vit désormais dans les villes, les 2/3 d’ici un siècle, 320 villes comptent aujourd’hui plus d’un million d’habitants. Le retard pris pour l’assainissement de ces mégalopoles et aires fortement urbanisées est extrêmement préoccupant et nécessitera des moyens financiers considérables.

 

Ainsi, dans les domaines de la gouvernance des eaux, de l’adaptation au changement climatique et de l’assainissement des grandes villes, l’atelier « Faire de l’Eau un enjeu partagé » recommande :

1. Le renforcement de la Gouvernance partagée, solidaire et équitable des ressources en eau pour passer de l’eau source de conflit à l’eau qui relie les hommes par :

  • la reconnaissance formelle d’un droit d’accès à l’eau et à l’assainissement, besoins humains élémentaires, qui doit aussi s’appliquer en cas de conflit et d’urgence humanitaire,

  • la constitution d’un cadre légal adapté : les accords de coopération entre les Etats riverains des bassins aquifères transfrontaliers doivent être renforcés. Ils assurent une gestion intégrée et participative des ressources en eau, sur les bases de la solidarité agissante, du partage équitable des bénéfices et de la transparence.

  • la mise en place des institutions adéquates au niveau des bassins pour une responsabilité partagée et négociée : la mise en place et le renforcement d’instances de dialogue productif et de construction d’un avenir commun fondé sur le partage équitable des bénéfices d’une gestion efficiente et optimisée de l’eau. Ces instances permettent un développement solidaire et respectueux de l’environnement.

  • la production et la mise à disposition de tous d’une information pertinente sur la ressource en eau : les institutions de bassins, notamment, doivent s’appuyer sur un partage des informations entre l’ensemble des parties concernées et construire un consensus sur les objectifs communs à atteindre.

  • la création d’instruments de financement adaptés et la mobilisation de ressources adéquates pour la mise en œuvre de programmes réalistes de mesures prioritaires négociées.

 

2. De faire de l’adaptation aux effets du changement climatique une priorité :

  • il convient de réactualiser les évaluations qui ont été menées sans prendre en compte le changement climatique.

  • il est nécessaire d’anticiper les évolutions à 30 ans dans la définition des programmes d’investissements et d’aménagement des territoires.

  • ceci implique un effort financier accru au bénéfice des pays les plus pauvres ou les plus touchés.

 

3. La mobilisation des moyens nécessaires pour faire face aux besoins prioritaires en assainissement des grandes villes. A cet égard, il est nécessaire d’accélérer le rythme d’investissement en réseaux de collecte et en stations d’épuration et de garantir leur efficience et leur durabilité.

L’atelier réaffirme avec force la pertinence desObjectifs du Millénaire pour le Développement et appelle l’ensemble des Etats, les autorités locales et les acteurs concernés à prendre leurs responsabilités et à mettre en œuvre les moyens nécessaires, notamment financiers.

Enfin, l’atelier rappelle que la gestion de l’eau se fait par et pour les femmes et les hommes et recommande la mise en œuvre de formations de professionnels et de programmes d’éducation des populations pour créer une nouvelle culture de l’eau.

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