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Journée mondiale de l'eau 2004

A propos de la journée mondiale de l'eau
]

FRANCE : communiqué de presse émis par le
Conseil de Concertation pour l’Approvisionnement en Eau et en Assainissement
Water Supply and Sanitation Collaborative Council (WSSCC)

Genève, le 17 mars 2004

« À L’ÉCOUTE » FUSTIGE L’ÉCHEC DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DANS LE SECTEUR DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT
LE WSSCC LANCE UN NOUVEAU RAPPORT À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE L’EAU 2004






L’accès de tous à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène ne se heurte pas principalement à un manque de moyens, mais au refus de tirer les leçons des échecs passés et d’écouter ceux qui mettent en œuvre des approches novatrices, explique le nouveau rapport publié par le Conseil de Concertation pour l’Approvisionnement en Eau et l’Assainissement (WSSCC), basé à Genève.


Le manque d’accès à l’eau et à l’assainissement, dont souffrent en permanence la moitié des pauvres de la planète, constitue le problème sanitaire numéro un de l’humanité. Cette année, selon le WSSCC, 2,2 millions d’enfants mourront de maladies d’origine hydrique. Dans sa nouvelle publication intitulée « À l’écoute », lancée le 22 mars, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le WSSCC critique la communauté internationale pour le plus grave échec du développement de ces cinquante dernières années : malgré des décennies d’efforts et des milliards de dollars engloutis, 2,4 milliards d’individus restent privés d’accès à un assainissement adéquat.

Cet échec s’explique principalement par les tentatives de « livrer » des solutions toutes faites depuis l’extérieur – habituellement sous la forme d’installation de matériel – à des populations qui ne participent pas au processus et ne se l’approprient pas.

« Aujourd’hui, le point crucial de cette problématique de l’eau et de l’assainissement n’est donc pas, en premier lieu, la disponibilité des moyens. Tout tient à la volonté de ceux qui allouent ces ressources de tirer les enseignements à la fois des échecs passés et des réussites actuelles.
C’est pourquoi le WSSCC estime qu’aujourd’hui, sa plus grande contribution à la concrétisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement relatif à l’eau et à l’assainissement consiste à écouter, et dans la mesure du possible à amplifier, les témoignages de ceux qui ont ressenti la frustration de l’échec, de ceux qui ont pris part aux premières réussites, et de ceux qui ont vécu les deux et appris de l’un comme de l’autre », affirme le professeur Jan Pronk, président du WSSCC.

Le nouveau rapport du WSSCC s’intitule « À l’écoute », parce que cette étape, simple mais fondamentale, permettra d’éviter que des milliards de dollars supplémentaires soient gaspillés au nom du développement. Tous les contributeurs préconisent une nouvelle approche, fondée sur la coopération en toute confiance avec les populations, privilégiant les besoins des ménages et favorisant la réforme des autorités locales et des institutions.


Des décennies d’échecs

Pendant les trois dernières décennies, des milliards de dollars ont été investis dans l’eau et l’assainissement – pratiquement en pure perte. De l’Inde à la Bolivie et du Kenya au Népal, on peut trouver les traces d’anciens programmes aujourd’hui disparus, et qui n’ont jamais produit qu’une infime partie des bienfaits escomptés.

« À l’écoute » demande pourquoi, malgré des décennies d’efforts et des milliards de dollars d’investissement, les progrès sont si maigres. En réponse, cette publication offre une tribune à 40 professionnels d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique qui ont travaillé toute leur vie dans les domaines de l’eau et de l’assainissement et qui savent ce qui se passe sur le terrain.

« Aucun progrès n’est possible, affirme Jockin Arputham, président de la fédération indienne des habitants des bidonvilles, tant que les autorités urbaines continueront d’apporter des solutions planifiées à l’échelon central. Les élites urbaines se cramponnent à l’idée qu’elles sont les mieux à même de résoudre les problèmes rencontrés par les pauvres. C’est une attitude qui est responsable de l’échec de milliers de projets. »
La majeure partie des contributeurs à cette publication s’accordent pour dire que l’ancienne méthode de mise en œuvre des services relatifs à l’eau et à l’assainissement est entachée d’un vice de conception fatal, et que se contenter d’injecter des milliards de dollars supplémentaires dans une entreprise condamnée ne permettra pas de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, mais ne fera que prolonger de plusieurs années les échecs et la frustration. De même, augmenter les fonds disponibles pour de nouvelles infrastructures d’envergure orientées sur la livraison de solutions toutes faites ne sera pas d’une grande utilité si l’on ne repense pas comment et pour qui l’on doit dépenser ces fonds.

Certains signes indiquent que l’on commence à admettre la gravité des erreurs passées. Adoptés sous l’égide des Nations Unies par la communauté internationale afin de recentrer les efforts de développement, les Objectifs du Millénaire pour le développement reposent sur un engagement précis à réduire de moitié, d’ici 2015, le pourcentage des individus privés d’accès à l’eau potable ainsi que la proportion de la population n’ayant pas d’accès à un assainissement de base. Les Nations Unies demandent également que soient multipliés par deux les moyens dévolus à ces objectifs, avec notamment un doublement de l’aide internationale.

De l’avis quasi unanime des contributeurs au rapport « À l’écoute », partagé par le WSSCC, les objectifs relatifs à l’eau et à l’assainissement ne seront pas atteints si l’on persiste dans la voie actuelle.


Mesurer la fin, non les moyens

Enfin, on observe un autre indicateur répandu et révélateur de cette approche véritablement nouvelle : on ne cherche plus à mesurer les progrès dans les domaines de l’eau et de l’assainissement en comptant le nombre de robinets et de latrines et en le divisant par le nombre d’individus desservis, mais en enregistrant l’évolution de l’utilisation, des comportements, et surtout les améliorations de la santé.


Que peut faire l’État ?

Les organisations non gouvernementales peuvent introduire des solutions novatrices auprès d’un nombre restreint de communautés. Les agences et les programmes d’aide des Nations Unies peuvent apporter des moyens et une expérience internationale. Mais ce sont essentiellement les instances nationales et locales – avec leurs priorités et leurs politiques, leurs attitudes et leurs actes – qui détermineront in fine si les solutions connues sont mises en œuvre à l’échelle même des problèmes connus. C’est sur ce front que la bataille de l’échelle sera gagnée ou perdue.

De l’avis de la plupart des contributeurs, ce qui a changé, c’est qu’on ne demande plus à l’État de fournir des solutions clés en main ou de subventionner l’achat d’équipements, mais de faciliter l’action des populations locales.

La première des propositions, et aussi celle qui est citée le plus souvent, est résumée en ces termes par l’un des principaux défenseurs de l’action en faveur de l’accès des populations à l’eau et à l’assainissement au Népal, Umesh Pandey : « Si l’État souhaitait vraiment atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et améliorer la santé publique,[...] il devrait prêter une grande attention à toutes les approches fructueuses que le secteur a pu élaborer et constituer un véritable plan d’action pour le pays ».


Un vaste potentiel

Pour que les programmes d’accès à l’eau et à l’assainissement portent leurs fruits, il est nécessaire de catalyser à la fois la demande réelle et la participation réelle. Mais une demande et une participation opiniâtres et organisées, de nature à éradiquer la passivité et à faire naître la confiance en soi, à laisser s’exprimer la détermination et les ressources de la population locale, revêtent une importance cruciale pour n’importe quel autre problème de pauvreté et de développement de la collectivité. À la lecture du rapport « À l’écoute », il devient de plus en plus évident que la solution proposée, c’est une nouvelle manière d’aborder non seulement la question de l’eau et de l’assainissement, mais aussi celle de la pauvreté en tant que telle.

La tâche apparemment banale qui consiste à œuvrer en faveur d’une amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement peut devenir le tremplin du développement des populations pauvres.

Tous les contributeurs sont conscients que c’est une approche pour laquelle, par définition, il n’existe pas de formule de réussite unique. Mais elle est réalisable. Cette stratégie a été, ou est, appliquée : « À l’écoute » nous dit où, pourquoi et comment. Tout repose sur la confiance qui est accordée aux populations locales, à leurs organisations et à ceux qui travaillent avec elles. Il s’agit de créer l’espace et de bâtir les capacités locales en apportant une aide qui ne sape pas la confiance et ne fasse pas disparaître l’esprit d’initiative. Dans une perspective traditionnelle (qui va du haut vers le bas), cette approche paraît floue et « ingérable ». Mais ces impératifs et ces immenses difficultés sont contrebalancés par les bienfaits qu’ils peuvent engendrer. Tant pour les individus que pour les populations locales, cette approche dépasse largement la question de l’eau courante et des toilettes : elle est source de dignité, de fierté et d’espoir.

Le Conseil de Concertation pour l’Approvisionnement en Eau et l’Assainissement (WSSCC) est une organisation internationale de premier plan dont la mission consiste à favoriser la collaboration dans le secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, afin que les pauvres du monde entier puissent tous accéder à ces services. Le WSSCC a été créé en 1990 suite à une résolution de l'Assemblée Générale de l'ONU, qui a chargé cet organisme d’entretenir la dynamique de la Décennie internationale de l’eau potable et de l’assainissement (1981-1990). Ses membres, plus de 1 800, sont des spécialistes venant de plus de 140 pays. Ils s’attachent à faire de l’eau potable et de l’assainissement une réalité pour tous. Le Secrétariat du WSSCC, basé à Genève, est dirigé par M. Gourisankar Ghosh (directeur exécutif).


Ce rapport sera également présenté officiellement le 22 mars, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, à Londres, Dakar, New Delhi et Islamabad, ainsi que le 26 mars à Pretoria dans le cadre de la semaine nationale de l’eau en Afrique du Sud (South African National Water Week).

Contacts presse à Paris:
Michel Aublanc ou Marta Gomez Tel 01 69 286 286 www.public-info.org
michel.aublanc@wanadoo.fr ; marta-gomez@wanadoo.fr

Autres contacts presse :
Genève: Sören Bauer, WSSCC, +41 22 917 8674, bauers@who.int
Londres: Tina Micklethwait, +44 20 7798 8934, consultingtina@hotmail.com
Dakar: Fatou Tandiang; +221 889 02 40; ftandiang@hotmail.com
Bombay: Darryl D’ Monte; +91 22 2642 7088, darryldmonte@hotmail.com


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