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  • au service des professionnels concernés par la gestion des boues d'épuration
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Gérer de boues d'épuration : une activité qui vaut de l'or

par Emmanuel ADLER
consultant et chercheur
contact : aconsult@wanadoo.fr


Sommaire :
    En guise d'entrée en matière...
    
Une conférence mascarade des citoyens sur la gestion des boues
    L'or, l'excrément, la psyché et le sacré
    Les 3 majors françaises pataugeraient-elles dans la boue ?
    Centre de compostage des boues de La Séauve-sur-Semène, suite


Pour cette chronique (qui fut, ndlr) hivernale, saison des réveillons copieux et donc de foisons de déjections et à l'occasion du salon Pollutec, il fallait faire bref et concentré, la siccité étant un paramètre essentiel de la qualité des boues, objet de notre fétichisme, révélé, entre
Le chieurs d'écus, 1449
autres, par Sainte Thérèse d'Avila qui déclara, à une époque déjà ancienne que "l'argent, excrément du diable, mais pour cette terre, quel bon engrais !".

Le ton est donc donné et il s'agira dans un premier temps de faire la lumière sur une opération publique dédiée à la gestion de l'excrémentiel, objet de pouvoir et de communication. Le second temps de cette chronique, en compagnie d'un théologien car c'est aussi Noël, abordera les liens entre argent et excreta du point de vue psychanalytique. Et enfin, le troisième accord de cette partition portera sur l'errance des dirigeants de nos grands groupes de l'eau et déchets qui, aux Etats-Unis, cèdent des entreprises acquises (à prix d'or) très peu d'années après leur acquisition. Le mot de la faim (fin ?) reviendra sur l'histoire d'un projet de compostage de boues qui n'en finit pas de rebondir dans le département de la Loire...


Une conférence mascarade des citoyens sur la gestion des boues


No comment !
L'information est passée inaperçue mais cet été (2003, ndlr), le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable (MEDD) a lancé un appel d'offres pour la réalisation d'une conférence de citoyens sur le thème "quel devenir pour les boues domestiques issues des stations d'épuration ?" dont le point final est fixé au dimanche 23 novembre 2003 avec la rédaction d'une "charte des citoyens".
Remporté par l'Institut de sondage Ifop, qui disposait d'une première expérience dans le domaine des OGM, ce projet a été initié en l'absence totale de concertation avec associations et professionnels concernés par le devenir des boues.

Ainsi, a priori dans une louable démarche d'ouverture et de débat rompant avec l'encéphalogramme plat depuis le colloque du 5.07.2000 sur l'épandage des boues de station d'épuration qui avait vu 3 ministres prendre la parole, les Autorités se lançaient dans une opération ambitieuse. Mais hélas, patatras, voici un exercice au rabais mené en catimini avec quelques industriels et administrations mais dont sont absents de nombreux acteurs. Bémol positif cependant concernant le MEDD, la communication sur les déchets ménagers et assimilés du 4.06.2003 de Roselyne Bachelot-Narquin présentée au Conseil des Ministres dans laquelle il est (encore !) clairement admis que "les prévisions laissent entrevoir pour les prochaines années une situation critique et peu prise en compte jusqu'à présent en matière de capacité d'élimination de déchets, avec des effets écologiques très négatifs. Cette situation appelle une action rapide. Un constat préoccupant : 75 départements menacés de pénurie à moyen terme.

Le canard de Vaucanson, 1738-1739
Dans le cadre de ses travaux sur le service public des déchets, l'instance d'évaluation mise en place par le commissariat général au plan a été amenée à dresser très récemment un bilan de la situation du traitement dans les différents départements. Même si ces travaux ne seront rendus publics qu'en septembre 2003, les conclusions partielles sont préoccupantes. Il apparaît que 26 départements sont actuellement en situation de pénurie et ne trouvent de solution à leur situation qu'en exportant leurs déchets ménagers dans un autre département, limitrophe, ou plus éloigné. En considérant le délai nécessaire à l'ouverture d'une nouvelle décharge ou d'un incinérateur, 30 départements supplémentaires devraient s'ajouter à cette liste à court terme (d'ici 2 à 4 ans), et dans 5 à 8 ans, 19 autres départements devraient se trouver dans cette situation. Aux dires de l'instance, plus de 75 départements se trouveraient donc en situation de pénurie potentielle".


L'or, l'excrément, la psyché et le sacré


Un récent article de la Revue catholique de formation permanente, "Esprit & Vie" fait le point sur la question. "Les moralistes du Moyen Âge l'avaient déjà bien perçu. Parce qu'elle est sans limite, la passion de l'argent est dévorante. Elle peut séparer de Dieu. Avoir de l'argent, c'est, en effet, "posséder la possession" (E. Levinas). L'argent est ainsi disposé à être investi psychiquement comme un instrument apte à acquérir une toute-puissance fantasmatique. Il n'y a donc rien d'étonnant à observer l'intérêt que la théorie psychanalytique a accordé à l'argent. Depuis ses origines, la psychanalyse a tenté de rendre compte de l'importance que revêt le phénomène de l'argent dans ses rapports avec l'économie du désir.

Partant de l'hypothèse que la pathologie est comme un grossissement de ce qui est en œuvre dans la normalité, la théorie freudienne, sur base d'observations cliniques, a établi une équivalence : "argent égale excrément". Cette équivalence traverse d'ailleurs le langage courant. La défécation est exprimée en des termes financiers. Celui qui défèque fait son affaire. C'est la grosse commission. Inversement, la langue de la banque et de la bourse contient d'innombrables tournures qui font s'équivaloir l'argent et l'excrément. On dit des cours monétaires qu'ils sont "fermes" ou qu'ils sont "mous", comme s'il s'agissait de matières fécales. Celui qui marchande "pousse", comme le constipé. Celui qui dispose à nouveau de liquidités est "déconstipé". Le millionnaire "en a plein les mains", comme l'enfant qui malaxe. Si quelqu'un n'arrive plus à se dépêtrer de ses dettes, "il est dans la merde jusqu'au cou". La théorie anale de l'argent tente de rendre compte de cette équivalence que l'on retrouve également dans les contes populaires (la poule aux œufs d'or, le chieur de ducats, etc.). Les matières fécales sont vues comme les premiers produits autonomes de l'enfant, sa première "possession", ses premières économies. Elles sont pour lui l'occasion de découvrir la puissance qu'il a sur le monde extérieur, à commencer sur ses parents. Il peut les satisfaire en déféquant quand et où ils veulent, dans son pot plutôt que dans ses couches, ou au contraire provoquer leur colère en retenant le contenu de ses intestins. Il fait ainsi l'expérience d'un pouvoir sur ceux dont il était jusqu'à présent totalement dépendant. Fondamentalement, l'argent ne serait rien d'autre que de "l'excrément désodorisé, desséché et rendu brillant" (Sandor Ferenczi). L'argent n'a pas d'odeur, et pourtant "ça pue le fric". Ayant subi un refoulement, l'investissement des fèces se transforme en un investissement de l'argent, ce symbole fourni par la culture et socialement valorisé.
Les objections à l'encontre de l'approche freudienne ne manquent pas. Mais elle suggère, à tout le moins, que la compréhension du phénomène de l'argent requiert un savoir sur l'homme, sur son psychisme. Elle met aussi en évidence la dimension archaïque, inconsciente du rapport que chacun peut entretenir avec l'argent. De sorte que l'on peut affirmer que personne n'est parfaitement au clair dans son rapport à l'argent. Elle manifeste également la dimension sociale de l'argent, comme un élément de la culture dont l'appréciation peut évoluer dans le temps et qui rejaillit sur la valorisation des usages qui peuvent en être faits. Si l'argent en soi n'est pas une mauvaise chose, c'est bien l'usage qui en est fait qui soulève le questionnement moral."


Groupes de services publics environnementaux :
à la recherche d'une stratégie perdue
Les 3 majors françaises pataugeraient-elles dans la boue ?


Hier encore, elles chantaient les louanges de l'international et du "big is beautiful" et aujourd'hui elles se replient sur elles, au détriment des engagements humains, au niveau des salariés d'une part, mais aussi des clients qu'il fallait séduire.
Tiercé dans le désordre.
Pour SUEZ d'abord, Gérard Mestrallet, après avoir cédé 75% du Groupe Northumbrian le 16.05.03 pour réduire sa dette de 3,1 milliards d'Euros et diviser par 20 les capitaux engagés dans l'eau en Grande-Bretagne, le groupe a également réalisé la cession de Nalco pour 4,350 milliards de dollars, pourtant acquis fin juin 1999 dans le cadre d'une OPA de 4,1 milliards de dollars. Quand de son côté, Henri Proglio redéfinit la politique de recentrage de VEOLIA, conduisant le groupe aux Etats-Unis à céder les activités US Filter (acquis en mars 1999 pour un montant d'environ 6,2 milliards de USD) et entraînant une dépréciation de 2,2 milliards d'Euros. Enfin, last but not least, Martin Bouygues, avec sa filiale SAUR, détenue à 100% par le groupe familial du même nom, a récemment annoncé avoir vendu sa filiale britannique de distribution d'eau, South East Water (acquise en 1989) pour 426 millions de livres (607 millions d'Euros).


Centre de compostage des boues de La Séauve-sur-Semène, suite


Suite aux récentes élections municipales provoquées par "le scandale", l'histoire a connu un rebondissement avec le refus de délivrance du permis de construire par le nouveau maire de La Séauve-sur-Semène. Par ailleurs, le préfet de Haute-Loire, après étude des motivations, pourrait déposer un recours devant le tribunal administratif comme la Compagnie Générale de Eaux, à l'origine du projet. "Nouvel épisode dans le feuilleton à multiples rebondissements de l'implantation d'un centre de compostage de boues sur la zone d'activités des portes du Velay : le nouveau maire refuse le permis de construire à la CGE, instigateur du projet et actuellement titulaire d'un compromis de vente du terrain concerné. Ce projet de traitement de boues a soulevé une vive polémique sur le département depuis fin 2001. La décision préfectorale, délivrée le 15.07.2003, d'autoriser la CGE à exploiter un centre de compost, a entraîné la démission de 2 conseillers de la majorité et 6 membres de l'opposition et des élections en septembre. Le nouveau maire s'est contenté de préciser à Laurence Perbey, journaliste du Progrès, que le "dossier avait été instruit, dans les règles, comme n'importe quel autre, que le refus était motivé, la décision affichée et consultable en mairie".
Un refus en partie motivé "par une atteinte à la salubrité publique sur un site proche de bâtiments occupés par des industries, le non respect d'une convention qui prévoit que les effluents provenant d'établissements classés doivent faire l'objet d'un prétraitement avant de pénétrer le réseau public ainsi que le non respect de l'environnement paysager". De son côté, la CGE déclare : "Il s'agit d'un gage politique donné par le nouveau maire à l'association Préservons l'avenir, précise M. Certain, directeur de centre à la CGE. Dans la mesure où la demande de permis de construire a été jugée conforme par la direction départementale de l'Équipement, ce rejet donnera lieu à un recours pour excès de pouvoir auprès du tribunal administratif. Je tiens à rappeler que jusqu'en 1998, les boues de la Séauve-sur-Semène étaient épandues sur les parcelles agricoles de M. Grange, nouveau maire. Si ce dernier n'avait pas décidé d'en interdire l'épandage, nous n'en serions pas là aujourd'hui".




Thérèse d'Avila (28/03/1515-04/10/1582), religieuse catholique espagnole du 16ème siècle, réformatrice des couvents, s'est imposée comme maître de la spiritualité chrétienne, fait remarquable à cette époque pour une femme.

La conférence de citoyens, expérience de démocratie participative, est inspirée des "consensus conference" en pratique au Danemark depuis le milieu des années 1980. Conduite en juin 1998, la conférence OGM a permis à un panel de 15 citoyens lambda (échantillonnés par la méthode des quotas comme dans les sondages) formé pendant deux week-ends sur le dossier des OGM d'auditionner des experts pour rendre un avis public. Cette expérience démontra la capacité des profanes à s'approprier un dossier aux dimensions techniques, économiques, sociales et environnementales complexe, et à offrir une analyse et un avis digne de bien des assemblées politiques ou scientifiques, mais une grande partie des recommandations est restée lettre morte en France faute de relais des politiques.]

Le Syndicat des Professionnels du Recyclage en Agriculture (SYPREA) a ainsi dû insister pour participer aux formations !

Contact Club ATOUT BOUES :

Emmanuel Adler - Club Atout Boues
ACONSULT
Centre d'Affaires des Monts d'Or
69 290 St Genis les Ollières
France
tél : (33) 04 78 57 3939
fax : (33) 04 78 44 8074
mail : aconsult@wanadoo.fr

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