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Communiqué de presse OMS  19 décembre 2000

 
L’AMÉLIORATION DE LA SANTÉ ET DU NIVEAU DE VIE POUR LA MOITIÉ DU MONDE LA PLUS PAUVRE EST POSSIBLE DANS LES DIX PROCHAINES ANNÉES

 

Un nouveau rapport de six organisations des Nations Unies établit que l’on peut lutter avec succès contre les maladies responsables de la pauvreté

Un nouveau rapport publié conjointement par six organisations des Nations Unies soutient que l’aggravation des épidémies de SIDA, de tuberculose et de paludisme n’est pas une fatalité : de nombreux pays en développement déploient avec succès des stratégies pour renverser les tendances et éviter les décès imputables à ces maladies. Pour en diminuer les ravages, les auteurs affirment aussi que les objectifs, fixés par les dirigeants du monde au cours des sommets de l’année passée, sont réalisables. Pour cela, il faut des fonds et des systèmes qui permettent une application généralisée des actions qui ont fait leur preuve.

Dans le rapport commun publié aujourd’hui : « Health, a key to Prosperity : Success Stories in Developing countries » (La santé, clef de la prospérité : les succès des pays en développement), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et la Banque mondiale décrivent les éléments essentiels de la lutte contre le SIDA, la tuberculose, le paludisme, les maladies infantiles, les pathologies maternelles et périnatales, même dans les situations où les ressources sont insuffisantes.

« Jamais les perspectives d’intervention et de prévention des principales causes de décès dans les pays en développement n’ont été aussi bonnes, a déclaré le Dr Gro Harlem Brundtland, Directeur-général de l’Organisation mondiale de la Santé. Les faits contredisent ceux qui doutent que les communautés les plus pauvres dans le monde puissent être protégées du SIDA, de la tuberculose, du paludisme, des maladies infantiles ou de la mortalité maternelle. Dans les années qui viennent, la communauté internationale pourra, par un effort concerté, tenir les promesses de ces succès et les transcrire dans la réalité. »

La publication du rapport intervient peu après une réunion à Okinawa (Japon), les 7 et 8 décembre, au cours de laquelle les représentants des pays du « Groupe des Huit » ont convenu de renforcer substantiellement leur action mondiale pour lutter contre les maladies dans les pays les plus pauvres de la planète.

Le rapport retrace les succès obtenus dans 20 pays représentant les situations économiques, sociales et géographiques les plus diverses. Il montre par exemple comment le Sénégal, l’Ouganda ou la Thaïlande ont élaboré des stratégies qui ont permis de diminuer le taux d’infections à VIH, comment l’Azerbaïdjan et le Viet Nam ont réduit de moitié le nombre des décès imputables au paludisme, comment la Chine, l’Inde et le Pérou ont fait de même pour la tuberculose et comment le Sri Lanka a obtenu une diminution drastique de la mortalité maternelle.

« Les réussites rapportées dans ces pages montrent tout le chemin parcouru par de nombreux pays pour établir des stratégies viables contre ces menaces sur la santé publique et obtenir des résultats à l’échelle nationale, a déclaré M. James Wolfensohn, Président de la Banque mondiale. On peut en tirer de nombreux enseignements. Elles démontrent qu’il est possible de réussir même quand les ressources sont limitées. Elles prouvent que la contribution des vaccins ou des médicaments, aussi importante soit-elle dans l’amélioration de la santé, ne suffit pas. L’engagement politique, le renforcement des moyens, les ressources humaines, l’éducation, la communication, l’adaptation aux conditions locales et l’engagement des communautés jouent un rôle crucial. Elles indiquent également que le renforcement et l’accroissement du financement des systèmes de santé et des services sociaux sous-jacents sont essentiels pour obtenir une réponse de grande ampleur et plus durable. »

Le rapport retrouve six caractéristiques importantes dans les programmes ayant réussi à lutter contre les maladies de la pauvreté :

  • l’engagement politique au plus haut niveau est souvent crucial pour obtenir des résultats et soutenir les programmes
  • la réussite de la prévention a souvent impliqué de nouvelles manières de travailler, par exemple de conclure des partenariats avec le secteur privé, les organisations non gouvernementales et les organisations des Nations Unies.
  • l’innovation, découlant d’une approche pragmatique pour obtenir des résultats, a fait toute la différence dans certains pays.
  • la promotion du domicile comme premier établissement de soins contribue à faire baisser la mortalité infantile. La formation et l’éducation des mères ont en particulier joué un rôle essentiel dans la réussite.
  • la disponibilité générale des fournitures, des médicaments et d’autres instruments peu onéreux au niveau des communautés est essentielle.
  • la mesure des résultats est un élément essentiel pour la planification des actions de lutte.

« Pourtant, ces réussites passent le plus souvent inaperçues et ne sont pas reconnues, a affirmé Mme Carol Bellamy, Directeur exécutif de l’UNICEF. Il en résulte que de nombreux sceptiques ne croient toujours pas à la possibilité de combattre les maladies dans les pays pauvres mais, comme le montre ce rapport, un tel fatalisme n’est plus de mise. La lutte contre les principales maladies infectieuses, qui pèsent de manière disproportionnée sur la santé et le bien-être des pauvres, et surtout des enfants pauvres, pourrait faire d’énormes progrès au cours des dix prochaines années. »

Le rapport se divise en 5 parties : tuberculose, paludisme, SIDA, maladies infantiles, pathologies maternelles et périnatales. Il fait principalement ressortir les points suivants :

Tuberculose

Près de deux millions de personnes en meurent chaque année et 98 % d’entre elles dans les pays en développement. Pourtant, les médicaments antituberculeux guérissent cette maladie dans 95 % des cas et ils ne reviennent pas à plus de 10 dollars US pour un traitement de six mois.

Au Pérou par exemple, l’engagement politique à haut niveau a donné l’un des programmes de lutte antituberculeuse ayant obtenu les meilleurs résultats dans le monde. Si les tendances actuelles se maintiennent, le nombre des nouveaux cas pourrait diminuer de moitié tous les dix ans. Le diagnostic et le traitement sont délivrés gratuitement et les familles ayant de faibles revenus reçoivent des aides alimentaires pour les encourager à respecter le traitement.

En général, les éléments de la réussite pour la stratégie DOTS de l’OMS (traitement de brève durée sous surveillance directe) sont les suivants :

  • engagement des autorités à soutenir durablement la lutte antituberculeuse
  • dépistage des cas par examen microscopique des frottis d’expectoration chez les sujets présentant des symptômes
  • approvisionnement régulier et ininterrompu en médicaments antituberculeux de grande qualité
  • traitement de 6 à 8 mois surveillé régulièrement
  • systèmes de notification pour contrôler les progrès des traitements et les résultats du programme

Paludisme

Le paludisme tue plus d’un million de personnes par an, surtout en Afrique et pour la plupart des enfants. Les femmes sont également très vulnérables au cours de la grossesse, période pendant laquelle cette maladie peut entraîner une anémie parfois mortelle, des fausses couches ou la naissance d’enfants prématurés et de faible poids.

Il est possible d’éviter les décès en administrant plus rapidement et plus efficacement les médicaments antipaludiques. Leur prix ne dépasse pas 0,12 dollar US par traitement. On pourrait parallèlement éviter la mort de nombreux enfants en généralisant l’usage peu onéreux des moustiquaires imprégnées d’insecticide. Pourtant, on estime que, jusqu’à présent, 1 % des enfants africains seulement dorment sous des moustiquaires.

La stratégie du partenariat pour Faire reculer le paludisme et diminuer la mauvaise santé et la pauvreté entraînés par cette maladie, comporte principalement les éléments suivants :

  • accès au diagnostic rapide et au traitement au niveau des villages et des communautés
  • traitement préventif des femmes enceintes
  • multiples mesures pour éviter les piqûres de moustiques
  • accent portant sur les mères et les enfants, les groupes les plus exposés
  • meilleure utilisation des moyens actuels de lutte contre le paludisme
  • recherche pour développer de nouveaux médicaments, vaccins et instruments
  • amélioration de la surveillance pour mieux prévoir les épidémies et y riposter

L’Azerbaïdjan, l’Ethiopie, le Kenya et le Viet Nam ont réussi à faire reculer le paludisme. Au Viet Nam par exemple, l’engagement du gouvernement, en grande partie sous la forme d’un approvisionnement gratuit en moustiquaires imprégnées d’insecticide et de l’utilisation de médicaments antipaludiques de grande qualité produits localement, a permis de faire diminuer le nombre des décès imputables au paludisme de 97 % en cinq ans. Cet effort concerté a impliqué de gros investissements dans la formation et les systèmes de notification des maladies, le recours à des équipes mobiles pour encadrer les agents de santé et la mobilisation d’agents bénévoles. Au Kenya, un programme novateur, comprenant une industrie locale pour coudre les moustiquaires, la promotion de celles-ci sur les lieux de travail, des mécanismes d’achats par déduction du salaire et subvention de l’employeur, a permis de diminuer le nombre des cas de paludisme, de réduire considérablement les dépenses générales de santé, de faire baisser l’absentéisme et d’augmenter la productivité des employés concernés.

Le SIDA

Tandis que les derniers chiffres publiés montrent que le SIDA a tué 3 millions de personnes en 2000 selon les estimations, les Nations Unies se refusent à considérer que l’aggravation de la pandémie est inévitable. Bien qu’il n’existe pas de vaccins contre le SIDA et que les traitements antirétroviraux restent inabordables dans la plupart des pays en développement, des pays comme le Sénégal, la Thaïlande ou l’Ouganda montrent par leur expérience qu’il est possible de faire baisser les taux d’infection. On trouve dans les mesures de prévention efficaces :

  • l’accès aux préservatifs
  • la prophylaxie et le traitement des infections opportunistes, dont les IST et la tuberculose
  • l’éducation sexuelle à l’école et au-delà
  • l’accès à des services de conseils et de dépistage volontaire
  • le conseil et le soutien des femmes enceintes, ainsi que les actions pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant
  • la promotion de la sécurité des injections et de la sécurité transfusionnelle
  • l’accès à du matériel permettant la sécurité des injections

L’exemple de la Thaïlande montre que la détermination des autorités pour imposer l’utilisation systématique des préservatifs dans les maisons de prostitution et pour donner un grand retentissement aux campagnes de prévention du VIH dans les écoles, les médias et le monde du travail a joué un rôle essentiel pour faire diminuer les taux d’infection. Le rapport note ainsi qu’en 1997, par exemple, le taux d’infection chez les appelés du contingent de 21 ans était revenu à 1,5 %, après avoir atteint un pic de 4 % en 1993.

Le rapport fait également observer que l’approvisionnement en préservatifs pour une année ne coûte que 14 dollars US.

« L’expérience de vingt ans d’épidémie a permis d’établir quelques éléments essentiels pour l’efficacité de la riposte : avoir une direction ferme et des partenariats, surmonter les ostracismes, s’occuper de la vulnérabilité sociale, associer la prévention aux soins, concentrer les efforts sur les jeunes, encourager la collectivité à s’engager dans la riposte », explique le Dr Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Les organisations des Nations Unies soulignent cependant que même la méthode thaïlandaise pourrait ne pas être viable si le programme ne s’intéressait qu’aux hétérosexuels et si un financement suffisant et continuel n’était pas assuré :

« Les jeunes filles et les femmes sont les plus vulnérables à l’infection à VIH, compte tenu des handicaps sociaux et économiques qu’elles doivent affronter dans leur vie quotidienne, a ajouté le Dr Nafis Sadik, directeur exécutif du FNUAP. La charge de s’occuper de familles entières leur revient de plus en plus à mesure que le SIDA continue de ravager les familles et les communautés. Il faut faire de nouveaux efforts pour donner aux femmes et aux jeunes filles la capacité d’agir et de décider aussi bien dans la vie publique que dans la sphère privée. Les succès décrits dans ce rapport servent à nous rappeler l’importance et les pouvoirs des partenariats multilatéraux déterminés et bien ciblés. »

"L'épidémie du SIDA affecte gravement les systèmes éducatifs de nombreuses nations, plus particulièrement en Afrique sub-Saharienne. Une proportion inquiétante des enseignants sont infectés par le VIH; des millions d'enfants et d'adolescents ne sont plus en mesure de poursuivre leur scolarité. Les systèmes éducatifs sont dans l'incapacité de réagir à cette situation qui met en péril le développement économique, social et humain de ces pays. Il est impératif que la communauté internationale se mobilise pour préserver et soutenir les systèmes éducatifs. La mise en place de programmes d'éducation préventive, à une très large échelle, est devenue une nécessité absolue. Le contexte culturel et local devra être au centre des approches pédagogiques afin de leur permettre leur pleine efficacité", a déclaré Koïchiro Matsuura, Directeur Général de l'UNESCO.

Maladies infantiles

Dans les pays en développement, on trouve seulement cinq pathologies à l’origine de 70 % de la mortalité infantile, soit plus de 8 millions de décès : les pneumopathies, les diarrhées, le paludisme, la rougeole et la malnutrition. Trois enfants sur quatre viennent en consultation pour une ou plusieurs de ces pathologies, alors qu’il existe des interventions peu coûteuses pour les éviter ou les guérir.

Au Mexique par exemple, les efforts déterminés des autorités pour promouvoir le recours à la thérapie par réhydratation orale, qui ne revient pas à plus de 0,33 dollar US, pour vacciner les enfants contre la rougeole et pour améliorer l’accès à de l’eau saine et à l’assainissement ont, en moins de dix ans, réussi à faire diminuer de 60 % le nombre des décès imputables aux affections diarrhéiques chez l’enfant. D’autres facteurs essentiels ont concouru à ce succès : amélioration du niveau d’éducation des femmes, investissements suffisants et généralisation de l’application des directives pour la prise en charge des cas.

Pathologies maternelles et périnatales

Chaque année dans le monde, plus de 500 000 femmes meurent des complications de la grossesse et de l’accouchement, principalement à la suite d’hémorragies graves, d’infections, d’avortements dans de mauvaises conditions, d’hypertension, de dystocie. Près de 90 % de ces décès surviennent en Asie et en Afrique subsaharienne et la plupart d’entre eux auraient pu être évités à peu de frais. Le dossier OMS mère-enfant par exemple, ne coûte pas plus de 3 dollars US dans les pays en développement. La stratégie consiste à garantir l’accès :

  • aux soins prénatals
  • aux soins normaux à l’accouchement avec l’assistance d’un accoucheur qualifié
  • au traitement des complications de la grossesse
  • aux soins néonatals
  • aux conseils de planification familiale
  • à la prise en charge des IST

A cet égard, la réussite du Sri Lanka est particulièrement exemplaire. On estime qu’un tiers de sa population vit en dessous du seuil de la pauvreté mais le taux de mortalité maternelle y est l’un des plus faibles des pays en développement. La plupart des accouchements se déroulent dans un établissement de soins, en présence d’un accoucheur qualifié. L’engagement des autorités à améliorer l’éducation et la santé, le statut relativement élevé des femmes et leur taux d’alphabétisation sont à l’origine de ce succès.


Pour plus d'informations, les journalistes peuvent prendre contact avec M. Gregory Hartl, Porte-parole de l'OMS, Genève. Tél. (+41 22) 791 4458; télécopie: (+41 22) 791 4858; adresse électronique: hartlg@who.int ou, à Washington, DC, les journalistes peuvent prendre contact avec M. Jim Palmer: Portable +1 202 262 9823. Tous les communiqués de presse, aide-mémoire OMS et d'autres informations sur le sujet peuvent être obtenus sur Internet à la page d'accueil de l'OMS : www.who.int

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