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COMMUNIQUE DE PRESSE - 3 août 2000
Institut Français de l'Environnement
Etablissement public de l'Etat

Neuf Français sur dix inquiets pour la pollution des mers et des eaux souterraines


Le numéro 57 des Données de l’environnement de l’Institut Français de l’Environnement (Ifen) présente les principaux résultats de la vague de début 2000 de l’enquête « Conditions de vie et aspirations des Français » commandée par les Agences de l’eau et l’Ifen au Credoc.

La pollution de l’eau vient, avec la pollution de l’air, en tête des préoccupations environnementales des Français. 91% d’entre-eux sont assez ou très inquiets pour la pollution des mers et des côtes, 86% pour les nappes souterraines et 80% pour les rivières et les lacs. 60% des personnes interrogées pensent que la qualité de l’eau des rivières et des lacs s’est dégradée depuis dix ans. Premières responsables, d’après eux, les activités industrielles (75% des réponses cumulées), suivies des activités agricoles (58%).

Un manque d’information qui se traduit par des opinions étonnantes

78% des personnes interrogées se déclarent non informées de la qualité des eaux des rivières et des lacs qui se situent dans leur région. De façon générale, cette information n’est jugée ni suffisante (82%) ni crédible (55%). Ce manque d’information se traduit pas un niveau médiocre de connaissance sur l’origine de l’eau potable : si 45% des personnes interrogées pensent qu’elle provient du traitement des nappes souterraines (60% environ de l’eau potable a effectivement cette origine) et 28% des rivières et lacs (40% en réalité), 21% croient qu’elle est issue du traitement et recyclage des eaux usées ! Ces derniers ont tendance à moins consommer l’eau du robinet que l’ensemble de la population (58% contre 53%).

De moins en moins de buveurs d’eau du robinet

De 1989 à 2000, la part des personnes déclarant boire habituellement chez eux l’eau du robinet a chuté de 72% à 58%. Principales raisons : son mauvais goût (pour 45% des « non buveurs » d’eau du robinet) et sa dûreté (« trop calcaire » pour 23%). Les craintes sanitaires ne représentent qu’une faible part des réponses : 13% « par crainte des maladies ou des risques sanitaires », 10% « par crainte de produits toxiques », mais ces taux ont doublé depuis 1989. Par ailleurs, le jugement sur le « mauvais goût » est susceptible de révéler des inquiétudes quant à la qualité sanitaire de l’eau. On trouve beaucoup plus de buveurs d’eau en bouteille parmi ceux qui pensent que la qualité de l’eau potable s’est dégradée (+15 points par rapport à l’ensemble de la population).

Cette désaffection sensible pour l’eau du robinet s’accompagne d’une explosion des ventes d’eau en bouteilles, en particulier des eaux de source. La consommation moyenne d’eau en bouteille a augmenté de 30% en moins de 10 ans (77 litres/an/personne en 1991, 100 aujourd’hui). L’eau en bouteille est la boisson exclusive à table de 39% des Français, 22% déclarant boire à la fois de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille.

L’Ifen vient également de publier l’ensemble des résultats 1999 de l’enquête « Conditions de vie et aspiration des Français », questions posées par l’Ifen et EDF : L’opinion des Français sur l’environnement et leur perception des risques naturels, Etudes & Travaux n° 28, 150 pages, 100 F.

Les données de l’environnement n°57 - août 2000
Diffusion : Institut Français de l'Environnement - Tél. : 02 38 79 78 78
Contact presse : Christel Leca - 01 40 20 44 05 ou Ifen : 02 38 79 78 78
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