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CONFÉRENCE INTERNATIONALE
"EAU ET DÉVELOPPEMENT DURABLE"
Paris - 19/20/21 mars 1998

Déclaration finale

 

Nous, Ministres et Chefs de délégation réunis à Paris pour la Conférence Internationale sur l’Eau et le Développement Durable (19-21 mars 1998).

Convaincus que l’eau douce est un élément aussi essentiel au développement durable qu’à la vie et que l’eau possède des dimensions sociales, économiques et environnementales qui sont interdépendantes et complémentaires,

S’inspirant des conclusions de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (Rio 1992), en particulier la Déclaration de Rio et l’Agenda 21 et son chapitre 18, ainsi que de la session extraordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies de juin 1997,

Rappelant les délibérations précédentes sur l’eau de la communauté internationale, notamment les conclusions des réunions de Mar del Plata (1977), New Delhi (1990), Dublin (1992) et Noordwijk (1994),

Prenant note des préparatifs de la VIème Session de la Commission du Développement Durable, notamment des contributions des réunions récentes de groupes d’experts de Harare et Petersberg,

Préoccupés de constater qu'un quart de la population mondiale n'a toujours pas accès à l'eau potable, que plus de la moitié de l'humanité ne bénéficie pas d'un assainissement satisfaisant des eaux, que la mauvaise qualité de l'eau et le manque d'hygiène sont parmi les principales causes de maladies et de décès, et que la pénurie d’eau, les inondations et la sécheresse, la pauvreté, la pollution, le traitement inadéquat des déchets et l’absence d’infrastructures font peser de sérieuses menaces sur le développement économique et social, la santé humaine, la sécurité alimentaire mondiale et l'environnement,

S’inquiétant aussi du risque que l'accès limité à l'eau, en quantité et qualité, ne devienne l’un des principaux facteurs freinant le développement durable,

Résolus à se saisir de la possibilité de s’attaquer à ces problèmes en favorisant la mise en place de systèmes locaux et nationaux de gestion durable des ressources en eau, basés sur une approche intégrée liant développement et protection de l’environnement naturel, sur la participation de tous les acteurs et parties concernées, sur l’implication des hommes et des femmes et sur la reconnaissance de la valeur économique et sociale de l’eau,

 

Soulignent que :

· les ressources en eau sont primordiales pour la satisfaction des besoins essentiels, la santé, la production d’énergie, la production alimentaire et la préservation des écosystèmes ainsi que pour le développement économique et social,

· la protection des écosystèmes est essentielle au maintien et à la reconstitution du cycle hydrologique naturel si l’on veut pouvoir gérer les ressources en eau douce de façon durable,

· l’eau est une ressource naturelle fondamentale pour la prospérité et la stabilité futures qui devrait être considérée comme un catalyseur de la coopération régionale,

 

· il est capital d’améliorer la connaissance et la compréhension des ressources en eau à tous les niveaux pour mieux les aménager, les gérer et les protéger et pour pouvoir les utiliser de façon plus efficace, équitable et durable,

· il est hautement prioritaire de renforcer les institutions, notamment locales, et de mieux former et informer les professionnels comme les usagers,

· il importe, pour ce qui concerne le développement, la gestion, l’utilisation et la protection de l’eau :

 

- de promouvoir un partenariat public-privé, permettant de mettre en oeuvre les bonnes pratiques et de mobiliser des financements à long terme,

- de fonder ces activités sur un processus de décision participatif ouvert à tous les utilisateurs, notamment les femmes, les populations vivant dans la pauvreté et les groupes défavorisés,

Le rôle des ONG et autres partenaires socio-économiques demeure essentiel,

 

· la coopération internationale a un rôle éminent à jouer pour atteindre ces objectifs, au niveau national, régional et mondial.

 

Appellent la communauté internationale, les pouvoirs publics à tous les niveaux et la société civile à faire de l'accès pour tous à l'eau potable et à l'assainissement une priorité,

Appellent également la communauté internationale à s’accorder sur les principes à appliquer pour créer et mettre en place au niveau local et national des systèmes de gestion de l’eau et pour un soutien de la coopération internationale à cet effet, en tenant compte des conclusions de la réunion d’experts de Harare.

S'engagent à appuyer la mise en œuvre, le cas échéant et dans le cadre de stratégies nationales et locales, en tenant compte des spécificités de chaque pays, des lignes directrices suivantes :

 

· promouvoir l’intégration de tous les aspects de l’aménagement, de la gestion et de la protection des ressources en eau, en élaborant des plans qui visent à satisfaire les besoins essentiels et à favoriser une distribution équitable et efficace des ressources en eau, la protection des écosystèmes et le maintien du cycle de l’eau.

A cette fin, il est essentiel de mettre au point toute une palette novatrice d’options et d’en évaluer les avantages et les risques, ainsi que de coordonner en permanence les activités d’aménagement, de gestion et de protection des bassins versants. Les pouvoirs publics à tous les niveaux de la société civile devraient chacun jouer leur rôle dans le processus et la prise de décision qui s’y attache.

Les Gouvernements ont un rôle primordial à jouer en adoptant les mesures législatives, économiques, sociales et environnementales propres à permettre la création de conditions favorables à la gestion locale et nationale des ressources en eau.

Une vision commune des pays riverains est nécessaire à la mise en oeuvre d’un aménagement, d’une gestion et d’une protection efficaces des ressources en eau transfrontalières.

Les conventions internationales, notamment la Convention-cadre sur les changements climatiques, la Convention sur la diversité biologique, la Convention sur la lutte contre la désertification1, et la Convention de Ramsar2 peuvent concourir à la prise en compte des questions auxquelles elles s’appliquent dans l’utilisation durable de l’eau.

La réflexion sur des approches intégrées en matière d’aménagement, de gestion et de protection de l’eau devrait être facilitée par toutes les institutions compétentes, dont le Conseil Mondial de l’Eau, et soutenue par des échanges d’expériences par une mise en réseau informelle des parties prenantes, dans le cadre des institutions existantes.

 

· Mobiliser des ressources financières adéquates d’origine publique et privée et, comme élément important de cette entreprise, utiliser de manière plus efficace les ressources disponibles.

A cette fin, la mise en place progressive du recouvrement des coûts directs et indirects des services, tout en protégeant les utilisateurs à bas revenus, devrait être encouragée.

Le principe pollueurs-payeurs devrait être favorisé et des systèmes utilisateur-payeur encouragés, tous deux au niveau national et local et des mesures devraient être adoptées pour faciliter l’apport de crédits privés au financement des projets relatifs à l’eau et à l’assainissement, en tenant compte de la situation propre à chaque pays et région.

 

L’aide publique au développement devrait venir en complément et être plus spécialement destinée aux programmes visant à créer des cadres structurants, à satisfaire les besoins essentiels, à assurer le développement durable, la gestion et la protection de l’eau, la protection des écosystèmes et le renforcement des capacités institutionnelles. La coopération et la coordination entre les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux et les Etats bénéficiaires devraient être renforcées. Dans un tel contexte, nombre d’organisations internationales, notamment le Global Water Partnership, pourraient jouer un rôle important.

 

· Améliorer la connaissance, la formation et l'information, en encourageant un transfert accru de technologies et de savoir-faire, la mise en place de systèmes d'observation et d'information sur les ressources en eau et les divers usages de celles-ci et l’organisation de programmes de soutien à la formation professionnelle initiale et continue. Cette action devrait s'accompagner d'une association accrue au processus décisionnel des populations vivant dans la pauvreté et défavorisées, des communautés autochtones, des jeunes, des autorités locales, des responsables de communautés locales et des ONG. Les femmes devraient pouvoir participer de manière pleine et entière à la définition des projets et à leur mise en œuvre.

 

Dans cet esprit, soulignent l’importance du suivi des orientations contenues dans le Programme d'Actions Prioritaires en annexe, établi par les ateliers d’experts pendant la conférence,

Soumettent ce Programme d'Actions Prioritaires à la Commission du Développement Durable, pour examen à sa sixième session durant ses débats sur une approche stratégique de l’utilisation durable des ressources en eau douce ;

Suggèrent que les organisations et institutions internationales compétentes donnent un prolongement aux actions inspirées par les recommandations contenues dans cette Déclaration et son annexe ;

Jugent éminemment nécessaire de poursuivre l’examen des problèmes liés au développement durable, à la gestion et à la protection, à l’utilisation équitable des ressources en eau douce ; d’améliorer la coordination entre les agences et programmes des Nations Unies et les autres organisations internationales ; de veiller à examiner périodiquement au sein du système des Nations Unies, notamment la Commission du Développement Durable, les priorités d’action envisagées par les gouvernements à ce sujet ; et de souligner le rôle du Programme des Nations Unies pour l’Environnement dans le domaine de l’environnement;

Insistent sur la nécessité d’un engagement politique constant et d’un large soutien de l’opinion, si l’on veut assurer le développement durable, la gestion et la protection, et l’utilisation équitable des ressources en eau douce, et sur l’important concours que la société civile peut apporter dans ce domaine.

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