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Eau & Ressources



DECLARATION DE PARIS


Le Symposium sur l'eau, la ville et l'urbanisme, qui s'est tenu à Paris les 10 et 11 avril 1997 en présence de 300 participants venus de plus de 50 pays, considérant l'importance et l'urgence de se pencher d'une manière dynamique et opérationnelle sur les problèmes d'eau et d'état sanitaire des villes du monde et de se fonder pour cela sur les acquis des précédentes Conférences internationales, y compris la Déclaration de Dublin (1991), l'Agenda 21 de la Conférence sur l'environnement et le développement (Rio, 1992), la Déclaration de Beijing (1995), l’agenda d’Habitat II (1996) et dans l'esprit du premier Forum mondial de l'eau (Marrakech, 1997), exhorte la communauté internationale, les autorités, les groupes locaux et les citoyens d'adopter les directives, les mesures et les recommandations présentées ci-dessous.

Considérant que :

  • Le processus accéléré d'urbanisation dans la plupart des pays et spécialement dans le monde en développement est la cause de pressions en croissance exponentielle sur l'eau disponible, ce processus atteignant des proportions critiques. Les problèmes sanitaires et écologiques créés par les concentrations humaines et le rejet des déchets venant des agglomérations urbaines posent de formidables défis. L'adoption de stratégies efficaces de gestion de l'eau en vue de réaliser un développement urbain durable et, dans certains cas, d'assurer la survie à long terme des villes, tend à devenir un but exclusif et appelle toute notre attention.

  • Les problèmes liés à l'eau dans les villes touchent tous les éléments du cycle de l'eau : l'eau, la terre, l'air, l'énergie. Ceci étant, ils sont associés à toutes les activités humaines. En outre, les aspects sociaux, culturels, politiques, institutionnels et économiques sont parties intégrantes et souvent dominantes des questions de gestion de l'eau et ne peuvent être négligés dans la recherche des solutions aux problèmes existants, surtout lorsqu'ils sont confrontés à des questions d'équité et de durabilité. La nature de l'eau en tant que bien patrimonial, économique et élément fondamentalement nécessaire à tous les secteurs de la société, constitue une dualité qui doit être considérée avec sagesse et compassion.

  • Une approche intégrée est nécessaire pour considérer la gestion de l'eau et de l'environnement. L'urbanisme et ses aspects connexes en ce qui concerne l'eau devrait dépasser, d'un point de vue physique, les limites de la ville et prendre en considération à la fois le bassin versant dans lequel elle est située et la région environnante affectée par la ville et entrant en interrelations avec elle, ceci en se plaçant sur un plan multisectoriel. Tous les secteurs intéressés doivent être impliqués de façon fonctionnelle et significative, y compris l'éducation, l'agriculture, les finances, l'énergie, etc. La présence d'une population responsabilisée et nantie de mécanismes, lui permettant de participer à la prise de décision à un niveau local et à des niveaux plus élevés, est essentielle pour atteindre des résultats effectifs.

  • Chaque ville présente un jeu de conditions particulières et de problèmes spécifiques qui interdit souvent l'application de solutions importées. Il n'en reste pas moins qu'un très grand nombre d'expériences et d'informations ont été accumulées dans les différentes villes du monde faisant face à différents types de problèmes d'eau dans la ville. Ces expériences et informations méritent d'être étudiées et partagées en vue de savoir à quelles autres villes elles peuvent être utiles.

Reconnaissant qu'il est urgent d'agir sur :

  • La mise en oeuvre de mesures pour la gestion de la demande, tendant à réduire la demande totale en eau et d'accorder la priorité à des utilisations de plus grande valeur, compte-tenu de la pression croissante, de nos jours, sur les ressources en eau disponibles. Une politique sage de tarification de l'eau reconnaissant la valeur économique de l'eau mais ayant aussi une sensibilité sociale représente une composante essentielle. Des subventions mal conçues favorisant l'urbain au détriment de la population rurale, ou les résidents les plus aisés au détriment des moins favorisés (qui pourraient acheter l'eau auprès de vendeurs) ne devrait plus subsister. Des encouragements bien conçus pour l'économie de l'eau et la réutilisation de l'eau représentent une composante complémentaire. Des séries intégrées de mécanismes techniques, légaux, économiques et éducationnels prenant en considération la sensibilité de la population sont nécessaires.

  • L'allégement des besoins compétitifs en eau des régions urbaines et rurale par l'adoption d'approches agricoles plus efficaces, telles que celles préconisées dans la déclaration internationale du Caire (congrès sur la pérennité de l'agriculture irriguée, 1996) et des méthodes pour l'approvisionnement assuré de l'agriculture avec les eaux de pluies d'orages d'origine urbaine et les effluents urbains.

  • La gestion intégrée des eaux de surface et des eaux souterraines dans les zones urbaines. L'eau souterraine est une ressource souvent pollluée par les déchets urbains. Il est nécessaire d'examiner l'interaction entre les eaux de surface et les eaux souterraines, les méthodes pour une recharge équilibrée à partir des effluents urbains etlou l'eau provenant des pluies d'orages, les systèmes d'infrastructure et l'eau souterraine, les conséquences de la surexploitation des eaux souterraines, et, réciproquement, les processus conduisant à une remontée incontrôlée du niveau piézométrique.

  • L'examen en temps opportun de projets prenant en considération l'environnement, qui augmenteront la disponibilité en eau, là où elle est demandée, étant bien entendu qu'il n'y a pas aujourd'hui de véritable pénurie au niveau mondial, mais plutôt que sa répartition spatiale et temporelle n'est pas optimale. En raison du long intervalle de temps entre la conception et la réalisation des projets d'eau, un retard aujourd'hui pourrait se révéler critique demain.

  • Le développement d'approches appropriées pour le drainage urbain varie considérablement selon les différences climatiques et les types de problèmes ainsi que selon le poids relatif de facteurs à considérer, variations entre les tropiques humides et les zones semi-arides, par exemple. Les problèmes spécifiques des pays en développement, tels que le manque de financement, le mauvais entretien, l'absence de personnel qualifié et de sensibilisation du public, doivent être abordés de manière appropriée.

  • La recherche de nouvelles approches comportant: la gestion de demandes diversifiées de qualité de l'eau, avec des prix plus importants pour une meilleure qualité d'eau - l'assainissement à sec comme une alternative au traditionnel assainissement à base d'eau ; la prise en considération de l'eau de pluies d'orages comme une ressource pour les besoins en eau faibles avec des options de drainage/emmagasinement pour une réutilisation in situ ou la recharge des nappes souterraines ; le traitement local des eaux de pluies d'orages par l'utilisation de systèmes biologiques ; la collecte et l'emmagasinement de l'eau de pluie ; et le développement de technologies pour recycler les nutrients à partir des rejets urbains pour l'agriculture, en tenant compte des contraintes.

  • L'adoption de mesures non-structurelles pour la réduction des crues urbaines étant donné que les solutions structurelles ne sont au mieux que des solutions partielles. Les lignes directrices de la planification urbaine ainsi que les stratégies et instruments de gestion des crues devraient être développées comme faisant partie d'une approche intégrale des problèmes.

  • L'implication active et la participation des communautés locales, y compris les individus concernés, les femmes, la jeunesse et les associations locales en vue d'assurer le succès de pareilles mesures. Un dialogue devrait être instauré entre les dépositaires d'enjeux, et une volonté d'inverser le processus traditionnel décision du sommet vers la base devrait être institué.

  • Les problèmes spécifiques et urgents de la zone périurbaine, correspondant aux régions les moins privilégiées dans les périphéries des villes dans les pays en développement, résultant de leur statut précaire, le manque d'intégration aux systèmes d'alimentation en eau et d'assainissement, et le piètre accès aux autorités et aux mécanismes légaux ; les programmes spéciaux d'eau urbaine devraient leur être adressés.

  • Et, par dessus tout, la volonté et le fait de concevoir et appliquer des solutions et des systèmes nouveaux lorsque ceux qui existent déjà se sont révélés peu adaptés et/ou irréalisables dans des contextes différents, par exemple quand on envisage de prendre une ville du monde développé comme modèle de ville des tropiques humides avec une croissance explosive. Aussi, lorsque le poids du passé ne pèse pas trop, tel qu'un drainage massif et une infrastructure sanitaire, des idées nouvelles peuvent alors apparaître.

Le Symposium recommande :

  • La création d'une seule structure intégrée de coordination et/ou de gestion dans chaque ville afin de faciliter la participation de partenaires au sein de la ville ainsi que des discussions avec les districts extérieurs pour proposer et exécuter une urbanisation et une gestion des eaux rationnelles.

  • L'amélioration de la connaissance des liens existant entre l'eau, le climat, l'écologie urbaine, l'urbanisme, la santé et l'environnement dans chaque centre urbain et l'utilisation des connaissances acquises pour informer et faciliter la communication entre les acteurs concernés ; la formulation des projections fiables des ressources et des besoins en eau et des exigences de l'infrastructure urbaine en vue de planifier des investissements , et l'adoption d'une idée claire du coût de l'eau à un taux prenant en compte la possibilité réelle des utilisateurs de payer les charges de services (interventions et entretien, nouveaux travaux subventionnés) pour assurer la continuité du service.

  • L'établissement d'un dialogue permanent entre les planificateurs urbains et les gestionnaires de l'eau afin d'établir des plans intégrés et le développement de la gestion intégrée des eaux urbaines, tout en protégeant l'environnement et en incorporant les contraintes extérieures, et tenant en compte les différents aspects : approvisionnement en eau, drainage des eaux usées, gestion des crues, utilisations en matière d'agriculture et de loisirs.

et propose :

  • De formuler un Système d'aide à la gestion pour chaque ville en vue du développement durable, établi autour d'une base fiable et interactive de donnée de développement urbain et des ressources en eau et d'un Système d'information géographique (SIG) correspondant qui serait mis en oeuvre progressivement en fonction des besoins disponibles dans chaque cas. Au début, il s'agira d'un outil de communication entre les autorités municipales, les professionnels et associations d'utilisateurs, et les industries de l'eau pour tester et améliorer les indicateurs, et

  • D'établir un réseau international de villes, partenariat de villes pour appliquer les recommandations du Symposium et partager les expériences communes dans un souci de bénéfice mutuel. L'UNESCO et l’académie de l'eau ont offert leur soutien à cette initiative, et le Programme hydrologique international (PHI) est prêt à fournir l'aide technique et les outils appropriés de formation nécessaires au réseau de villes.

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