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BORDEAUX AQUACULTURE 2002

Communiqué de presse final

Eléments de contenu des débats et approche du domaine (extraits du dossier de presse) :

LA 4EME JOURNEE DE LA NUTRITION :
PRESENTATION DES TRAVAUX DU LABORATOIRE DE NUTRITION DU POISSON UNITE MIXTE INRA-IFREMER

Organisée par l’Unité de Recherches en Hydrobiologie, Unité mixte INRA-IFREMER Nutrition des Poissons
Vendredi 20 septembre 2002 - 9 h 30 - 18 h



Les Journées de la Nutrition, organisées tous les trois ans par l’INRA et l’IFREMER, sont destinées aux partenaires du milieu socioprofessionnel. Elles permettent de présenter les résultats des travaux réalisés par l'ensemble du Laboratoire de Nutrition du Poisson, Unité Mixte INRA St Pée sur Nivelle/IFREMER Brest sur les thèmes :
- nutrition et métabolisme,
- nutrition et qualité du milieu,
- nutrition et qualité des produits.

Une partie des chercheurs concernés viendra à Bordeaux parler de leurs derniers résultats.

13 interventions sont inscrites au programme, organisées en trois grands chapitres :
- nutrition des larves,
- nutrition, aquaculture et environnement,
- nutrition et qualité de la chair.


Plateforme de bassins (dia=1 m). Pisciculture expérimentale INRA de Donzacq, Landes. Photo G. Choubert/INRA
Cette journée très technique s’adresse en priorité aux chercheurs des unités, mais elle reste largement ouverte aux partenaires de l’Aquaculture : fabricants d’aliments, pisciculteurs avec qui l’INRA/IFREMER travaille, partenaires d’universités, vétérinaires, enseignants, etc.

«L'aliment est l'intrant majeur des systèmes de production piscicole» explique Thierry BOUJARD, Directeur de Recherche à l’INRA de St Pée sur Nivelle, responsable d’une équipe «Nutrition / Aquaculture / Environnement». Le poste «aliment» représente à lui seul environ la moitié du coût de production. Une bonne formulation des aliments est essentielle pour réduire les éléments potentiellement polluants dans le milieu naturel. Quels sont les besoins nutritionnels des poissons aux différents stades (de la larve aux géniteurs) ?
Comment y répondre ? En utilisant de la farine de poissons dans les aliments, on contribue à la surexploitation des stock naturels de poissons de mer. Quelles alternatives ?

Beaucoup de questions et beaucoup de réponses à Bordeaux, le 20 septembre, toute la journée.


CONTACT
Thierry BOUJARD - INRA St Pée - Tél 05 59 51 59 96
Site Internet : www.st-Pée.inra.fr

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PISCICULTURE EN AFRIQUE SUB SAHARIENNE :
«COMMENT ACCELERER LA DIFFUSION DE L’INNOVATION PISCICOLE
EN MILIEU PAYSAN ?»

Organisé par l'APDRA-F (Association Pisciculture et Développement Rural en Afrique tropicale humide - France)
avec le soutien du Ministère des Affaires Étrangères
Vendredi 20 septembre 2002 - 9 h 30 - 17 h 30



Créée en 1996, l’Association Pisciculture et Développement Rural en Afrique tropicale humide est une association non gouvernementale de solidarité nationale, très technique, qui travaille au développement de l’Aquaculture dans les zones humides où le développement agricole marque le pas. Elle rassemble des chercheurs, des ingénieurs, des anciens volontaires et des professionnels piscicoles. Une partie de ses membres a été impliquée, en Côte d’Ivoire, dans un grand projet d’Aquaculture durable impliquant 400 paysans.
Des actions de développement s’y poursuivent ainsi que dans une autre région de la Côte d’Ivoire, où les demandes de paysans correspondent bien au modèle développé et dans la région forestière de la Guinée Conakry.

Familière de Bordeaux Aquaculture puisqu’elle y revient pour la 2ème fois, l’association propose cette année une réflexion sur les freins au développement de l’Aquaculture dans ces pays et les moyens de les lever. Le thème choisi pour 2002 est donc : «Pisciculture en Afrique Subsaharienne : Comment accélérer la diffusion de l’innovation piscicole en milieu paysan ?». Cet atelier de travail, dont les débats feront l’objet d’un compte-rendu détaillé, s’adresse à un public ciblé (administrations africaines en charge du développement économique, opérateurs de développement, institutions de recherche, organismes de financement...), mais il reste très largement ouvert à tous.

INTERVENANTS AFRICAINS ET TEMOIGNAGES

Sur de nombreuses zones humides africaines, explique Marc OSWALD, Directeur de l’Association, on sait aujourd’hui comment développer la pisciculture d’une manière intégrée, de façon complémentaire aux autres productions paysannes. Mais les expériences qui marchent bien ne sont pas forcément celles qui sont reprises par les développeurs locaux. De nombreux obstacles existent encore, d’ordre technique, socio-économique, historique, administratif, politique ou financier.

Dans un tel contexte, comment lever les freins au développement économique tout en favorisant une meilleure diffusion de l’innovation piscicole chez les paysans africains et un développement économique harmonieux ?
L’Etat, les associations, les organisations professionnelles, sont les principaux partenaires locaux de filières émergentes.

À partir de la comparaison d’expériences variées de développement piscicole en milieu rural africain, l’atelier essaiera de dégager des voies d’amélioration sur les plans technique, institutionnel et politique. Dix représentants africains d’administrations et opérateurs de la pisciculture ont été invités à Bordeaux. En début de journée, quelques aspects techniques de la production piscicole en étang d’eau douce en zone tropicale, seront présentés. Puis on verra comment se mène une dynamique sociale autour de l’innovation piscicole, avec le jeu des autorités locales et les interactions complexes des partenaires engagés.

Riche en témoignages, en explications de situation, la journée permettra, en partant de l’existant, de se familiariser à l’Aquaculture durable menée en Afrique et de poursuivre, en améliorant sa diffusion, ce travail de recherche- action.


CONTACT
APDRA-F. - Marc OSWALD - Directeur de l’association. Tél. : 01 42 37 88 65.

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TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VOULU SAVOIR SUR… L’AQUACULTURE


Sommaire : Avec une production mondiale évaluée à plus de 10 millions de tonnes par an, l'Aquaculture représente aujourd'hui le dixième des produits de la pêche. Source non négligeable d'alimentation, l'élevage marin et continental de poissons, crustacés, mollusques et la culture d'algues a pour but principal d'augmenter les capacités naturelles de production des mers, rivières et étangs. La Chine est à la fois le plus grand producteur mondial de poissons et le premier pays aquacole au monde.

UNE BRANCHE DE LA PECHE

La pêche est un secteur économique à la fois artisanal et industriel qui représente le dixième de l'activité agricole dans le monde. La demande en poissons et coquillages est très forte : ces produits sont appréciés des consommateurs et recommandés par les diététiciens. Malgré cette demande croissante, les tonnages pêchés demeurent limités car les stocks de poissons des mers et océans sont, pour la plupart, à leur limite d'exploitation. L'idée de domestiquer des espèces de poissons (aussi bien en eau douce qu’en eau de mer = pisciculture), est à l'origine d'un renouveau des activités de l'Aquaculture dans le monde et particulièrement en France, où les cultures marines, en particulier, étaient jusqu'ici limitées à des activités artisanales d'élevage des coquillages (la conchyliculture) portant principalement sur l'huître (l'ostréiculture) et sur la moule (la mytiliculture).

L'Aquaculture moderne s'intéresse à des espèces de poissons recherchées par les consommateurs comme le bar ou loup (Dicentrarchus labrax) en Méditerranée, la daurade (Sparus aurata), les salmonidés avec le saumon et la truite arc-en-ciel (Onchorhynchus mykiss), ainsi qu'aux crustacés, la crevette pénéide (Penaeus sp.) et aux mollusques : la coquille Saint-Jacques (Pecten maximus) et la palourde du Pacifique (Ruditapes philippinarum).

À l'échelle mondiale, on constate un relatif équilibre entre l'Aquaculture continentale, qui produit 4,5 Mt de poissons élevés en eau douce, et l'Aquaculture marine, qui fournit 0,5 Mt de poissons, 2,5 Mt d'algues et 3,1 Mt de mollusques. L’aquaculture marine se développe sous toutes les latitudes. La pisciculture continentale apparaît davantage comme une activité traditionnelle, avec un poisson leader, en France : la truite. Sur les 45 000 tonnes produites chaque année, près de 44 000 proviennent d’élevage en eau douce (et seulement 800 à 1 000 tonnes en eau de mer).

L'ELEVAGE DES POISSONS (PISCICULTURE)

Dans un contexte de forte croissance démographique et d'une forte demande alimentaire, le développement de la pisciculture, qui concerne toutes les formes d’élevage du poisson (eau douce et eau de mer) présente un moyen complémentaire face à des ressources halieutiques stagnantes ou en régression.
La pisciculture n'est pas à proprement parler une forme de pêche, mais se rapprocherait en quelque sorte, de l’élevage terrestre. Elle apparaît comme une autre réponse face aux besoins du marché, en s’adaptant notamment à la demande des consommateurs.

Vidange de bassin, capture des poissons au filet. Photo G. Choubert/INRA
LES PROGRES DE LA PISCICULTURE

Comme pour la pêche, l'Asie fait figure de géant avec le Japon et, surtout, la Chine, première nation aquacole. Les Chinois sont les premiers fournisseurs mondiaux de crevettes d'élevage (près de 30 % des apports) – leur production a été multipliée par cinq entre 1970 et 1990 - devant l'Indonésie, la Thaïlande et l'Équateur. Pour l'Union européenne, la production aquacole (800 000 t) représente environ le dixième de la pêche maritime totale.

Historiquement, la pisciculture marine a connu plusieurs phases : la première a correspondu à un «rêve absolu», combler le déficit alimentaire existant. La seconde, plus réaliste, a porté sur l'identification des contraintes : conflits d'usage pour occuper le domaine maritime, impacts négatifs sur le milieu (rejets de déchets). Une troisième phase apparaît actuellement : en dépit de ces contraintes, la production aquacole mondiale s'est rapidement développée et représente déjà environ 20 % de la production des ressources aquatiques. C'est donc un optimisme modéré qui est aujourd'hui de mise.

Dans de nombreuses espèces de poissons côtiers, les jeunes, appelés aussi alevins ou juvéniles, ont l'habitude de remonter dans les étangs, les lagunes ou les fleuves, où ils s'engraissent ; leur capture, au moment de leur re-descente vers la mer, est une technique ancienne pratiquée par exemple en Italie dans la plaine du Pô, ou en France dans la région d'Arcachon, où sont élevés d'une manière traditionnelle et extensive l'anguille avec le bar et le mulet.
Parmi les espèces migratrices de la famille des salmonidés, le saumon de l'Atlantique (Salmo salar) présente une biologie exceptionnelle : il naît en eau douce dans les grands fleuves, comme la Loire, puis, à l'âge d'un ou deux ans, le jeune saumon, appelé «tacon», descend vers l'océan pour effectuer une très lointaine migration vers des eaux profondes proches du Groenland, avant de revenir sur les lieux de sa naissance pour se reproduire. Il mesure alors de 60 cm à 1,50 m et pèse de 7 à 8 kg. La chair du saumon, en particulier après fumage, est très appréciée, notamment en France et au Japon, les deux plus gros pays consommateurs et importateurs. Les élevages de saumons connaissent un succès spectaculaire dans les pays aux eaux froides comme la Norvège – qui est devenue en dix ans le premier producteur mondial de saumon de l'Atlantique – et l'Écosse.

Les tentatives pour produire des saumons d'élevage sur les côtes de France, malgré le grand nombre de sites marins possibles, n'ont pas été couronnées de succès. Mais pour une espèce de salmonidé voisine, la truite arc-en-ciel (produite en eau douce), la France est le premier producteur au monde.

Le début du cycle d'élevage de la truite a lieu en eau douce pendant environ un an ; puis la jeune truite, qui pèse alors 150 à 250 g, est transférée en eau de mer pour subir une phase d'engraissement d'une dizaine de mois et atteindre son poids de commercialisation, soit 1,5 à 2 kg. Les difficultés de l'élevage de la truite arc-enciel, dont une part est orientée vers le fumage, incitent à poursuivre des recherches avec l'espèce indigène truite de mer (Salmo trutta fario).

Les poissons élevés en eau salée fournissent, à l'échelle de la planète, le dixième environ du tonnage annuel des poissons élevés en eau douce. L'Aquaculture mondiale est dominée par le continent asiatique, qui assure 80 % des volumes produits, grâce notamment aux élevages de carpes et d'algues alimentaires.

Dans le domaine propre de la pisciculture, le premier produit mondial est représenté, avec 200 000 t, par le poisson-lait, ou bandeng (Chanos chanos), dont les Philippines sont le premier éleveur mondial (110 000 t), suivies par l'Indonésie (55 000 t) et Taiwan (30 000 t ). Après le poisson-lait, les deux autres espèces qui fournissent les plus forts tonnages sont aussi asiatiques : la sériole (Seriola quinqueradiata), dont le Japon élève 150 000 t /an, et l'anguille (Anguilla japonica), dont le Japon commercialise annuellement la moitié de la production mondiale.

LA PISCICULTURE D’ETANG

La carpiculture arrive loin en tête de tous les élevages de poissons d'eau douce, avec la carpe commune (Cyprinus carpio), les carpes chinoises – dont la «grass carp » (Ctenopharyngodon idella) herbivore, qui bénéficie d'un taux de croissance de plusieurs kilos par an sous climat chaud – ainsi que la carpe grosse tête (Aristichthys nobilis) et la carpe argentée (Hypophthalmichthys molitrix). La facilité d'élevage des carpes, à des fins alimentaires ou ornementales, s'explique par la très grande souplesse d'adaptation que présente ce poisson aux variations brutales de température et par sa capacité de croissance rapide permettant d'atteindre 1 kg dès la première année.

Les Chinois ont acquis une grande habileté dans les techniques d'élevage de carpes, spécialement pour l'obtention des œufs, qui fait appel à des méthodes sophistiquées liées à des variations de température et /ou de lumière (photothermopériodisme) et à des injections d'extraits hypophysaires ou d'hormones gonadotropes.
Depuis des millénaires, les Asiatiques associent l'élevage des carpes aux cultures dans l'eau des rizières en Chine, en Indonésie, en Inde ou au Japon. Il existe également des élevages de carpes nourries par les déjections produites par des élevages de canards, de poulets ou de porcs.

Grâce à la culture conjuguée de plusieurs espèces de poissons, parmi lesquels prédomine le plus souvent une espèce de carpe, associée à d'autres poissons, comme le tilapia ou le mulet gris, les rendements peuvent atteindre, en Chine comme en Inde, 11 t/ha/an. Cependant, en Chine les rendements moyens sont extrêmement éloignés de ces records, puisque la moyenne sur 900 000 ha de réservoirs exploités, sous forme extensive, correspond à 113 kg/ha/an.

En France, l'élevage de la carpe commune est pratiqué depuis le Moyen Age dans cinq régions : la Brenne, la Camargue, la Dombes, la Lorraine et la Sologne, où des zones basses, mal drainées, impropres à la culture ont été aménagées et donnent lieu, sur des dizaines d'hectares, à une exploitation extensive selon des méthodes assez proches de l'agriculture traditionnelle. Les rendements de cette agriculture des eaux, de 150 à 200 kg/ha, sont relativement médiocres.

D'autres espèces sont aussi élevées en étang avec une production totale bien inférieure cependant aux tonnages de la carpe : le gardon (Rutilus rutilus), le brochet (Esox lucius), la tanche (Tinca tinca) ou le rotengle (Scardinus erythrophtalmus).

L'ELEVAGE DES COQUILLAGES (CONCHYLICULTURE)

Activité centenaire sur les côtes de France, la conchyliculture porte surtout sur les huîtres et les moules. L'élevage des huîtres est né au siècle dernier de l'exploitation de l'huître plate (Ostrea edulis) qui forme des bancs naturels le long des côtes océaniques françaises.

Suivant sa provenance elle est dénommée cancale (Manche), marennes-oléron (Charente-Maritime), belon (embouchure de rivière du sud de la Bretagne ). De graves épidémies rendent la belon de plus en plus rare. L'huître creuse, dite «portugaise» (Crassostrea angulata), fut acclimatée en France à la suite du naufrage en 1868 du Morlaisien, qui rejeta une partie de sa cargaison dans l'estuaire de la Gironde. Cette espèce, victime à la fin des années 1960 d'une grave épidémie virale, a été remplacée par une huître creuse du Japon (Crassostrea gigas Thunberg). L'élevage des huîtres (148 000 t/an en France) comprend deux phases principales : la récolte des larves – ou captage – autour de supports collecteurs qui sont recouverts par un naissain pendant six mois ou plus ; puis le transfert de la jeune huître vers un parc où elle subira (pendant deux à trois ans pour l'huître plate, pendant dix huit mois à trois ans pour la «japonaise»), une phase d'engraissement. Les huîtres « de claire » qui séjournent pendant deux mois dans un bassin d'affinage, la claire, sont colorées en vert par une algue microscopique, la navicule bleue.

L'élevage des moules (64 400 t/an en France ) comporte également deux étapes principales : la première représente la cueillette des jeunes moules (Mytilus edulis), ou naissains, dans des lieux de reproduction naturelle, assez nombreux le long des côtes françaises ; la seconde étape, dite d'engraissement, se déroule sur des pieux – ou bouchots, enfoncés verticalement dans le sol marin – ou sur des cordes suspendues à des bâtis fixes.

La culture des coquillages, qui s'étend en France sur environ 23 000 ha du domaine public concédé, est une activité économique artisanale et prospère : elle représente environ 20 000 emplois permanents et 30 000 emplois saisonniers. Chaque année 200 000 t de coquillages sont mises sur le marché, générant un chiffre d'affaires équivalent au tiers de celui des poissons pêchés. La production française d'huîtres correspond à la totalité de la consommation nationale, tandis que, pour les moules, les importations, aussi élevées que la production intérieure, proviennent à égalité d'Espagne et des Pays-Bas, qui sont parmi les premiers pays mytiliculteurs d'Europe. D'autres pays ont une activité conchylicole notable, ainsi les États-Unis et le Japon dans le domaine de l'ostréiculture.

L'AQUACULTURE MARINE

Les atouts dont dispose la culture marine tiennent d'abord aux qualités biologiques des poissons, qui assimilent la nourriture avec un meilleur rendement que les animaux domestiques terrestres. De plus, les poissons sont très prolifiques et, enfin, le milieu marin offre, en théorie, des volumes d'exploitation presque illimités.

Pour les espèces marines en voie de domestication, les problèmes scientifiques et techniques ne sont pas toujours résolus, en particulier en ce qui concerne la reproduction. Malgré le très grand nombre d'œufs pondus par les poissons, la principale difficulté est d'obtenir dans des écloseries en bassin fermé, des œufs fécondés qui deviendront des larves, lesquelles donneront, à leur tour, des juvéniles, ou jeunes adultes. La fécondation étant externe chez les poissons, rares sont les espèces marines pour lesquelles cette phase essentielle de production de juvéniles est aujourd'hui totalement maîtrisée.

La nourriture des larves et juvéniles pose également des problèmes délicats : en effet, ils n'acceptent, en général, d'ingérer que des proies vivantes planctoniques (algues unicellulaires ou invertébrés filtreurs) d'une taille inférieure au millimètre. Ainsi la création d'écloseries et leur gestion nécessitent des capitaux importants et des soins qui requièrent des techniques élaborées pour régler l'ensemble des conditions du milieu : salinité, pH, température, oxygénation, etc. Au sortir de l'écloserie, les juvéniles sont transférés dans des bassins où ils subissent une phase d'engraissement, qui peut durer plusieurs années avant la commercialisation.

LES CULTURES D'ALGUES

Sur les côtes de Bretagne, le goémon, ou varech (mélange d'algues, de fucus et de laminaires, ramassé sur le rivage ou coupé aux basses eaux), est traditionnellement utilisé comme amendement par les agriculteurs.
Cependant, la consommation alimentaire directe des algues n'est guère développée en France, et d'une manière générale en Europe, même si les Écossais, les Gallois et les Irlandais fabriquent à partir de Himanthalia (algue brune, en forme de lanières, de 1 à 3 m de long) un pain d'algues (laver bread). En revanche, les Orientaux, et particulièrement les Japonais, apprécient beaucoup les algues dans la cuisine. Des travaux importants se poursuivent pour cultiver sur les côtes françaises des variétés alimentaires d'«algues-légumes» parmi 400 espèces possibles. Ces recherches, menées à l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER) de Nantes et au Centre d'Etudes et de Valorisation des Algues (CEVA) de Pleubian en Bretagne, sont soutenues par un marché très important, celui des industries alimentaires et pharmaceutiques qui utilisent de grandes quantités d'algues pour en extraire des substances gélifiantes. Ce sont les phycocolloïdes, représentées par les alginates extraits d'algues brunes, et les carragheenanes, comme l'agaragar, extraits d'algues rouges. Les yaourts, les crèmes glacées, les sauces, de nombreux plats cuisinés contiennent ces extraits d'algues dont l'utilisation industrielle ne cesse de croître.

Les efforts entrepris pour développer l'algoculture n'ont pas encore eu de retombées économiques en Europe, mais les connaissances acquises dans le domaine des biotechnologies permettent à des entreprises françaises de collaborer avec des pays asiatiques. Le Japon pratique une puissante horticulture d'algues rouges Porphyra dans toutes les zones côtières protégées dont les fonds ne dépassent pas 20 m. Autrefois cultivées sur des branchages enfoncés dans le sol des baies peu profondes, les Porphyra sont aujourd'hui fixées sur des filets maintenus par des flotteurs en bambous.

Lancées au cours des années 1970, les cultures d'algues unicellulaires – algues vertes du genre Chlorella ou algues bleues du genre Spirulina récoltées et consommées depuis des millénaires sur le lac Tchad et au Mexique – n'ont pas donné les résultats attendus.

L'ELEVAGE DE NOUVELLES ESPECES

Les nombreuses expérimentations menées en France pour domestiquer certaines espèces de poissons ont abouti à quelques résultats : le cycle d'élevage du bar, ou loup de mer, poisson carnivore des côtes de l'Atlantique et de la Méditerranée, a été maîtrisé dans des écloseries, qui fournissent les jeunes, et des fermes marines, dites intensives, qui les engraissent dans des cages jusqu'à un poids commercial de 250 à 400 g. La phase expérimentale se révèle positive pour la daurade et le turbot (Scophtalmus maximus).

Pisciculture expérimentale INRA de Lées-Athas, Pyrénées Atlantiques. Photo G. Choubert/INRA
D'autres espèces, comme l'ormeau (Haliotis tuberculata) et la coquille Saint-Jacques, sont cultivées avec succès au Japon depuis une quinzaine d'années. Les résultats en France, sur des espèces voisines, n'ont pas encore débouché sur des applications économiques ; en revanche, l'élevage de la palourde du Pacifique s'implante dans le sud de la Bretagne et sur le littoral atlantique.

Compte tenu de la très forte demande du marché, des recherches ont été menées en France par l'IFREMER pour élever la crevette du Japon (Penaeus japonicus), voisine de la gambas espagnole. L'élevage de cette espèce à croissance rapide, atteignant en six mois les 25 g et trouvant partiellement son alimentation dans les eaux des marais littoraux, est, en France, le fait de quelques exploitations isolées. Pour être concurrentiels, les élevages de crevettes devront s'implanter dans des régions tropicales où la chaleur du climat entraîne une croissance accélérée : la Nouvelle-Calédonie offre de bonnes perspectives.

Pour les grands crustacés, des recherches sont poursuivies tant en Europe qu'en Amérique sur les deux espèces voisines de homards : l'américain (Homarus americanus) et l'européen (Homarus gammarus), dont les stocks sont en voie d'épuisement. L'objectif est double : il s'agit de repeupler les zones de pêche et d'aboutir à des élevages. Ces tentatives n'ont pas encore été couronnées de succès, même si les techniques de reproduction en écloserie sont bien maîtrisées.

Parmi les nouvelles cultures marines, il faut signaler l'élevage de l'huître perlière (Pinctada margaritifera ou Meleagrina margaritifera) en Polynésie, qui débute par un captage de naissain naturel, suivi de la greffe d'un «noyau» de nacre à 3 ans, pour obtenir une perle noire vers 6 ans.

Des recherches sont également poursuivies pour une aquaculture d'éponges, ou «spongiculture»: alors que la France est le principal importateur mondial d'éponges, en provenance de Cuba et de Tunisie, la culture de deux espèces (Spongia officinalis et Spongia agaricina) serait possible sur les côtes méditerranéennes malgré la lente croissance de ces invertébrés benthiques (de trois à quatre ans pour obtenir une éponge de 10 à 15 cm).

LA PISCICULTURE DU TIERS-MONDE : LES TILAPIAS

Originaires d'Afrique, les tilapias sont des poissons d'eau douce, extrêmement voraces, de la famille des cichlidés. Ils se nourrissent aussi bien de microplantes que de détritus. Une dizaine d'espèces indigènes sont activement exploitées comme Oreochromis niloticus ou Tilapia rendalli. Aujourd'hui, les tilapias constituent la première ressource d'une Aquaculture africaine qui se développe notamment au Kenya (lac Albert), en Côted'Ivoire ou en Tunisie. Exportés d'Afrique et implantés dans tous les pays intertropicaux du globe, les tilapias connaissent un grand succès au Mexique, pays qui n'avait pas de tradition aquacole, grâce à l'introduction depuis une vingtaine d'années de tilapias élevés en étangs de terre ou dans des cages flottantes installées dans des lacs ou des rivières.

L'AQUACULTURE DANS LE MONDE

Si la Chine et l'Inde sont, en tonnage, les plus gros pays aquaculteurs au monde (avec surtout une production en eau douce), si les Philippines viennent en tête pour les poissons élevés en eau salée, le Japon se place cependant en tête des pays aquaculteurs par la diversité, la richesse des espèces cultivées et des techniques mises en œuvre.

Le Japon
Le Japon bénéficie de conditions naturelles particulièrement favorables à la pêche et à l'Aquaculture avec ses 4 000 îles réparties sur 3 000 km qui offrent une longueur de côtes exceptionnelle (33 287 km), le long desquelles se rencontrent deux grands courants – l'Oyashio, froid (nord-sud), et le Kuroshio, chaud (sud-nord), qui favorisent le développement du plancton et des poissons.
L'ingéniosité traditionnelle et les recherches en biotechnologie contribuent à maintenir le Japon en tête des pays aquaculteurs grâce à la sériole, ce poisson téléostéen que l'on trouve également en Méditerranée et dans le Golfe de Gascogne. Les jeunes sérioles viennent se rassembler sous des algues flottantes, où elles sont facilement capturées. Elles sont alors placées dans des cages, en zone abritée, pendant six mois pour atteindre le poids commercialisable de 1 à 2 kg. La production annuelle, qui atteint 150 000 t, représente la majorité des poissons élevés au Japon.
Les Japonais élèvent également, depuis quelques années, la daurade, mais l'autre grande production, qui fournit 40 000 t/an, est l'anguilliculture, qui porte surtout sur l'espèce Anguilla japonica, appréciée pour ses qualités gustatives, et pour ses vertus thérapeutiques réelles ou prêtées, qui en font depuis des siècles un plat traditionnel.

L'Aquaculture est très dépendante des pêches dans la mesure où l'alimentation des sérioles, carnivores, nécessite un tonnage dix fois plus important de poissons pêchés industriellement et que l'on peut qualifier de «poissons-fourrages».
L'Aquaculture en eau douce présente au Japon des caractères originaux, malgré des conditions naturelles défavorables : un petit poisson, dit «ayou » (Plecoglossus altivelis), est élevé dans les rivières tout comme la carpe ; pour celle-ci, les variétés ornementales ont pris un développement exceptionnel, avec en particulier le carassin doré (Carassius auratus), ou poisson rouge, et la carpe d'ornement (nishikigoï) dérivée de la carpe commune. Doivent être aussi mentionnés les élevages de la tortue d'eau douce (Trionyx sinensis japonicus) dite «supon » et les élevages de moules perlières : la perliculture d'eau douce a été mise au point dès 1935 sur une moule du Lac Biwa qui demande deux ou trois ans pour sécréter une perle commercialisable.

L'Europe
Parmi les autres grands pays, l'Espagne est le premier producteur de moules avec 250 000 t/an. Les exploitations situées en Galice, pays des «rias », se font sous des radeaux de bois, les «bateas». Une aquaculture nouvelle s'est développée avec des élevages intensifs de turbots. Les pays scandinaves sont aussi parmi les grands pays aquacoles, à commencer par la Norvège, où l'élevage du saumon a connu une croissance spectaculaire, puisque la production a été multipliée par dix en dix ans, faisant de ce pays le premier producteur et le premier exportateur mondial. Le gouvernement limite aujourd'hui les concessions, aussi les plus grandes sociétés s'implantent-elles dans d'autres pays, comme le Canada, l'Écosse, l'Irlande et la France, premier client de la Norvège avec une importation annuelle de 40 000 t de saumon.

L'AVENIR DE L'AQUACULTURE

L'avenir de l'Aquaculture dépend évidemment des marchés des produits de la pêche, mais les perspectives de croissance sont considérables, notamment pour les produits à forte valeur ajoutée susceptibles d'être obtenus par des voies plus intensives que la pêche, comme les œufs de poissons (le caviar), les homards, les langoustes, les crevettes, les oursins.
En pisciculture, les travaux des chercheurs portent non seulement sur l'amélioration des performances des élevages, (déjà considérables puisqu'on enregistre par exemple une production d'environ 100 000 t/an de bar et de daurade en Méditerranée, ce qui est loin d'être négligeable) mais tiennent également compte de la demande des consommateurs et de celle du marché dans l'élaboration éventuelle de produits nouveaux, ainsi que de la «demande sociétale» : ainsi, la pollution zéro n'existant pour aucune des activités humaines, l'objectif est désormais d'aboutir à un équilibre entre l'exploitation et le maintien de la qualité du milieu en développant une capacité de contrôle des rejets et une meilleure connaissance de leur impact. Pour ce qui concerne les espèces, les scientifiques n'ont pas toutes les réponses : ils en testent d'ailleurs d'autres (diversification aquacole) qui viendront s'ajouter à celles qui donnent déjà de bons résultats : bar, daurade, turbot.
C'est ainsi qu'en France l'IFREMER travaille à la recherche de nouvelles espèces de poissons marins susceptibles de donner de bons résultats en élevage afin de sélectionner de nouveaux candidats qui pourraient être proposés aux professionnels de la filière piscicole. Cette recherche prend appui sur la constatation suivante : au cours de la trentaine d'années écoulées, ce sont des espèces «chères» comme le bar, le turbot ou la daurade qui ont été privilégiées par la recherche en Aquaculture. Une nouvelle démarche doit maintenant intervenir, et, le prix ne pouvant rester le seul critère déterminant, les chercheurs reconsidèrent leurs choix initiaux, en souhaitant appliquer de nouveaux critères (aspects biologiques, économiques et tendances du marché) qui permettraient de mieux asseoir le choix de nouvelles espèces de poissons d'élevage.

Ainsi, les critères d'appréciation tiennent compte désormais des mutations de la consommation (transformation, restauration collective, moyennes et grandes surfaces), qui indiquent un marché en pleine évolution. Le filet de poisson, d'utilisation simple et pratique, est promis à un grand avenir. Du côté des producteurs, un besoin de diversification se fait également jour, et les pisciculteurs souhaitent disposer désormais d'un assortiment d'espèces différentes. Pour les aspects biologiques, les critères à prendre en compte sont, non seulement une croissance forte et rapide de l'animal, mais aussi une chair qui corresponde aux goûts des consommateurs (sans arêtes, sans écailles, facile à préparer, etc.) et qui soit aisément transformable par l'industrie.

Quelques pistes ont déjà été identifiées : la morue, dont le nom ressort des enquêtes faites auprès des industriels de la transformation, le lieu jaune ou le cernier. Presque inconnue sur les côtes françaises, cette dernière espèce a une certaine ressemblance morphologique avec le mérou, et surtout des taux de croissance de l'ordre de 1,5 kg par an (alors que le bar ne s'accroît que d'environ 400 g en deux ans). Sa chair est appréciée et son prix de vente intéressant (75 F le kilo, en 2000 soit 11,43€). D'autres candidats sont également possibles, comme le maigre, à la croissance rapide, ou l'ombrine tropicale en Martinique.

L'INTERVENTION DES POUVOIRS PUBLICS

Cependant, des progrès ne peuvent intervenir qu'avec la collaboration des pouvoirs publics aux différents stades de la recherche et du développement. Au stade suivant, l'implantation de fermes aquacoles pose le délicat problème de concession du domaine public. En outre, les professionnels de la pêche ou de la conchyliculture s'opposent à des activités nouvelles concurrentes susceptibles de modifier les équilibres biologiques locaux.

Des systèmes intermédiaires entre les exploitations extensives et intensives sont mis en place : ils portent sur la reproduction (par l'ensemencement des zones favorables au développement de l'espèce avec des œufs fécondés) et sur la nourriture (par la fertilisation des zones de pacage en aliments favorables à l'espèce que l'on veut développer).

Enfin, au stade de la commercialisation, les produits de l'Aquaculture, comme ceux de la pêche ou de l'agriculture, demandent des interventions régulières de l'État.

NOUVEAUX DEBOUCHES

En dehors de la production d'espèces comestibles, l'Aquaculture peut fournir, dans l'avenir, d'autres produits et d'autres services. Le poisson d'ornement, par exemple, est une activité économique en plein développement, qui demande à la fois des poissons exotiques, des aquariums de plus en plus sophistiqués et des aliments appropriés.

L'élevage de poissons destinés à la pêche est également une activité économique non négligeable : l'élevage du saumon pour la pêche sportive a connu un beau succès en Irlande et en Islande, le produit étant valorisé par un droit de pêche journalier.

Un autre domaine dans lequel l'Aquaculture peut jouer un rôle considérable est le maintien de la qualité des eaux. Les activités aquacoles sont à cet égard très exigeantes : périodiquement, les élevages de coquillages sont victimes d'accidents liés à des parasites comme les salmonelles, qui entraînent la fermeture de parcs. Les coquillages sont très sensibles aux modifications du milieu : dans le Bassin d'Arcachon, entre 1977 et 1981, les récoltes de naissains d'huîtres ont été nulles à cause d'une peinture antisalissure qui contenait des sels d'étain.
Les élevages de poissons peuvent, dans certains cas, jouer un rôle non négligeable dans la dépollution : les carpes asiatiques consomment les déchets de porc ou de poulet, et on pourrait concevoir en Europe des élevages de carpes associés aux batteries industrielles de poulets ou de porcs et consommant leur lisier.

AQUACULTURE ET DEPOLLUTION

Un exemple remarquable du rôle nouveau de l'Aquaculture dans la protection de l'environnement est fourni par la station de lagunage de Mèze sur les bords de l'étang de Thau dans l'Hérault. Sa première fonction est d'épurer les eaux usées de la commune qui, en été, reçoit jusqu'à 25 000 campeurs, car les déchets organiques ne doivent pas être déversés dans l'étang, où se pratique un élevage de moules et surtout d'huîtres (Bouzigues). Avec ses 7 500 ha, le plus grand étang salé du Languedoc-Roussillon a vu sa production de coquillages se multiplier rapidement (elle a été multipliée par 7 en 20 ans, dépassant les 15 000 t de production annuelle et employant 2 000 personnes). Depuis 1980, un élevage de loups en cages a également été implanté.

La station de lagunage de Mèze a ajouté à sa fonction sanitaire la production de poissons destinés à des laboratoires ou à des aquariums. En outre, l'installation sur place d'un riche aquarium permet d'attirer tout au long de l'année des touristes. Enfin, un véritable bureau d'ingénierie du lagunage a été créé pour conseiller des pays ou des villes désireux d'implanter des stations analogues.

DEMAIN

Le XXIème siècle sera celui de l'exploitation poussée des richesses des océans, qui couvrent 71 % de la surface de la Terre et représentent les quatre cinquièmes de la vie animale terrestre. Toutefois, ils n'interviennent que pour 4 % dans notre alimentation. Tandis que s'exprime de manière virulente le désarroi des pêcheurs en France, les perspectives d'avenir laissent un sentiment d'amertume dans la communauté des travailleurs de la mer et des gens qui en dépendent directement.

Il semble que la «révolution halieutique», qui a commencé en 1950, a vécu. Face à tous les problèmes que rencontre ce secteur, dont la tendance est à la surcapitalisation, l'avenir repose en partie sur la pisciculture, mais aussi sur la modernisation et le regroupement des entreprises.

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