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Communiqué de presse
Paris, le 1er février 2001

La diversité insoupçonnée du picoplancton marin



En utilisant des techniques de biologie moléculaire, une équipe de chercheurs1 du CNRS et de l'université d'Anvers vient de montrer que le picoplancton marin recèle de nombreux groupes eucaryotes (cellules à noyaux) non répertoriés jusqu'à présent. Ces nouvelles données apportent un nouvel éclairage sur la composition et le fonctionnement des systèmes océaniques. Les microorganismes marins sont en effet encore très mal connus alors qu'ils forment la base de l'écosystème océanique. Ces résultats devraient permettre de mieux comprendre le rôle de l'océan dans les grands cycles biogéochimiques tels que celui du CO2.
Ces résultats de recherche sont publiés dans Nature, le 1er février 2001.

Dans tous les milieux océaniques, des zones centrales très pauvres aux zones côtières beaucoup plus riches, la base de l'écosystème pélagique est constituée par un assemblage d'organismes de très petite taille (entre 0.2 et 2-3 µm) : le picoplancton.
Celui-ci est composé de virus, de bactéries et d'eucaryotes. Ces organismes jouent un rôle clé dans la production et le recyclage de la matière vivante. En clonant et séquençant l'ADN des bactéries présentes dans un échantillon océanique, une équipe de chercheurs avait découvert dès 1990 que la plupart des groupes bactériens présents dans l'océan n'avaient jamais été isolés en culture auparavant et que leur fonction était complètement inconnue.
Dix ans plus tard, de nombreuses études ont été consacrées aux bactéries marines et de nouveaux groupes fonctionnels isolés.

Les chercheurs pensaient jusqu'à présent que la composante eucaryote des écosystèmes avait été inventoriée. En effet, elle regroupe toutes les microalgues et des groupes de prédateurs tels que les ciliés. Cependant, les travaux de Seung Yeo Moon-van der Staay et Daniel Vaulot (Centre d'études d'Océanographie et de Biologie Marine - CNRS-Roscoff/Université Pierre et Marie Curie ) en collaboration avec Rupert De Wachter (Université d'Anvers, Belgique) publiés dans Nature du 1er février montrent que la composante eucaryote du picoplancton recèle également une large part d'inconnu. Après avoir recueilli l'ADN d'un échantillon de picoplancton du Pacifique équatorial, ces chercheurs ont cloné et séquencé le gène de l'ARN ribosomal. Ce gène permet d'établir l'appartenance taxonomique des organismes. Ils ont alors découvert que la quasi totalité des séquences ainsi obtenues ne pouvaient être rattachées à celles d'organismes connus. Certaines séquences se rapportent à des groupes découverts en milieu océanique, telles que les Prasinophytes qui sont une classe d'algues vertes primitives, mais correspondent à des espèces non isolées à ce jour. D'autres séquences appartiennent à de nouvelles branches dans l'arbre des protistes, par exemple une branche intermédiaire entre les Apicomplexes (parasites dont l'un des représentants est Plasmodium, l'agent du paludisme) et les Dinoflagellés (classe importante du plancton marin contenant des organismes responsables d'efflorescences toxiques tel que Dinophysis). La majorité des séquences obtenues appartiennent à des organismes probablement non-photosynthétiques qui sont soit des espèces prédatrices, soit des espèces impliquées dans la dégradation de la matière vivante. Pourtant, les chercheurs pensaient que cette dernière fonction était principalement assurée par des bactéries et non par des eucaryotes. Ces nouvelles données démontrent que les processus à la base du fonctionnement des écosystèmes océaniques sont plus complexes que ce qu'avaient supposé les chercheurs jusqu'à présent.

Ces travaux illustrent tout le potentiel des approches issues de la biologie moléculaire en océanographie.

Référence : Oceanic 18S rDNA sequences from picoplankton reveal unsuspected eukaryotic diversity", Seung Yeo-Moon-van der Staay, Rupert De Wachter, Daniel Vaulot, Nature, 1er février 2001.

1 Seung Yeo Moon-van der Staay et Daniel Vaulot (Centre d'études d'Océanographie et de Biologie Marine -CNRS-Roscoff / Université Pierre et Marie Curie) en collaboration avec Rupert De Wachter (Université d'Anvers, Belgique).


Contact chercheur :
Daniel Vaulot
Centre d'études d'Océanographie et de Biologie Marine - CNRS-Roscoff / Université Pierre et Marie Curie
Tel : 02 98 29 23 34.
Mél : vaulot@sb-roscoff.fr
Web : http://www.sb-roscoff.fr/Phyto/phyto_fr.html

Contact département des Sciences de l'Univers :
Hélène DOCO
Tél : 01 45 07 55 62
Mél : doco@cnrs-bellevue.fr

Contact département des Sciences de la vie :
Thierry Pilorge
Tél : 01 44 96 40 26
Mél : thierry.pilorge@cnrs-dir.fr

Contact presse :
Carine Noël
Tél : 01 44 96 46 06
Mél : carine.noel@cnrs-dir.fr

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