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octobre 2001

LA PAUVRETÉ EN AUGMENTATION AU LENDEMAIN DES ATTENTATS TERRORISTES AUX ÉTATS-UNIS
Des millions d'êtres humains supplémentaires condamnés à la pauvreté en 2002

Contacts:
Caroline Anstey (202) 473-1800
Mobile : (202) 345-3387 ;
courriel : canstey@worldbank.org


WASHINGTON, le 1er octobre 2001
Les attentats perpétrés aux États-Unis le 11 septembre pèseront sur la croissance économique des pays en développement du monde entier en 2001 et 2002, condamnant à la pauvreté jusqu'à 10 millions d'êtres humains supplémentaires l'an prochain et contrecarrant la lutte menée contre les maladies infantiles et la malnutrition. Telles sont les conclusions d'une évaluation économique préliminaire publiée aujourd'hui par la Banque mondiale.

Avant le 11 septembre, la Banque prévoyait que la croissance des pays en développement, tomberait de 5,5 % en 2000 à 2,9 % en 2001 à la suite du ralentissement de l'activité constaté aux États-Unis, au Japon et en Europe, avant de remonter à 4,3 % en 2002. Mais les attentats retarderont la reprise dans les pays riches, la reportant à 2002. C'est pourquoi la Banque signale aujourd'hui que la croissance des pays en développement pourrait être inférieure aux prévisions antérieures de 0,5-0,75 point de pourcentage en 2002.


« Nous savons le coût humain des attentats perpétrés récemment aux États-Unis, qui ont causé la mort de citoyens de quelque 80 nations à New York, à Washington et en Pennsylvanie », a déclaré le Président de la Banque mondiale James D. Wolfensohn. « Mais il y a un autre tribut humain, largement ignoré ; il sera payé par l'ensemble des pays en développement, et surtout par l'Afrique. Selon nos estimations, des dizaines de milliers d'enfants supplémentaires mourront partout dans le monde, tandis qu'environ 10 autres millions d'êtres humains risquent de se retrouver en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de un dollar par jour pour vivre, en raison des attaques terroristes. Tout simplement parce qu'ils auront perdu leurs sources de revenu. Et bien plus nombreux encore sont ceux qui basculeront dans la pauvreté si les stratégies de développement sont compromises. »

Des répercussions dans le monde entier

Avant la crise, la Banque estimait qu'aux États-Unis et dans les autres pays de l'OCDE, la croissance s'établirait à 1,1 % en 2001, avant de remonter à 2,2 % en 2002. Désormais, il se pourrait que les pays de l' OCDE enregistrent en 2002 des taux de croissance du PIB inférieurs de 0,75 à 1,25 point de pourcentage aux prévisions antérieures. Ceci dans l'hypothèse où l'activité économique redevient normale d'ici au milieu de l'année 2002, où les consommateurs finissent par réagir à la baisse des taux d'intérêt, comme ils l'ont fait lors de la dernière récession, et où l'économie mondiale ne subit pas de nouveaux chocs.

D'ores et déjà, il semblerait que l'élévation des coûts et la baisse de l'activité économique freinent le commerce mondial. Le coût des assurances et des mesures de sécurité et les délais de dédouanement comptent parmi les principaux facteurs renchérissant le coût des échanges. Les grandes compagnies de navigation, par exemple, ont augmenté leurs taux de fret vers l'Inde de 10 à 15 %.

Les flux commerciaux liés au tourisme sont particulièrement fortement touchés. Environ 65 % des réservations de vacances enregistrées aux Caraïbes ont été annulées. Le Proche-Orient risque également de souffrir d'une chute brutale de ses recettes touristiques durant l'hiver prochain.

Les attentats du 11 septembre auront, selon les groupes de pays en développement, des répercussions variables, correspondant aux facteurs de vulnérabilité qui leur sont propres. Dans les pays les plus pauvres dont l'économie stagne ou entre en phase de récession du fait de la baisse des exportations, du tourisme, des cours des produits de base, ou de l'investissement étranger, le nombre d'individus vivant avec mons de un dollar par jour augmentera. Dans les pays dont la croissance demeure positive mais se ralentit, le nombre de ceux qui pourront échapper à la pauvreté sera moins élevé qu'il ne l'aurait été en d'autres circonstances.

Le ralentissement de la croissance et les récessions frapperont particulièrement durement les individus les plus vulnérables des pays en développement. Selon les estimations de la Banque, l'aggravation de la pauvreté liée aux conséquences économiques de l'attaque du 11 septembre pourrait entraîner la mort d'encore 20 000 à 40 000 enfants de moins de cinq ans.

Les investisseurs fuyant à la recherche de zones plus sûres, les apports de capitaux aux pays en développement, qui étaient déjà faibles, vont encore diminuer, et se concentrer de plus en plus sur les pays considérés comme relativement imperméables à la crise. Alors que la part des capitaux privés dans le financement des besoins des pays en développement avait accusé une augmentation très sensible pendant les années 90, cette tendance devrait s'inverser à court terme, les opérations de prêt et de prises de participation enregistrant un recul dans les pays à faible risque. Les organismes publics multilatéraux et bilatéraux devront prendre la relève s'il faut couvrir les besoins de financement d'un nombre croissant de pays en développement.

En dehors des États-Unis et des pays de l'OCDE, les répercussions des attentats du 11 septembre se feront sentir dans toutes les régions du monde, et surtout dans les pays tributaires du tourisme, des envois de fonds de ressortissants expatriés, et de l'investissement étranger.

C'est l'Afrique qui sera la plus gravement affectée. En plus d'une augmentation de la pauvreté qui pourrait toucher deux à trois millions d'individus du fait du ralentissement de la croissance et d'une baisse des revenus, deux autres millions de personnes risquent d'être condamnées à vivre avec moins de un dollar par jour par la chute des cours des produits de base. Ces prix dont on prévoyait en effet qu'ils diminueraient cette année de 7,4 % en moyenne, vont encore baisser davantage du fait des événements du 11 septembre. Les agriculteurs, les ouvriers agricoles, et tous ceux dont le sort est lié à l'agriculture, en seront les principales victimes. Le tourisme qui représente près de 10 % du total des exportations de marchandises de la région risque fort, lui aussi, de pâtir de la situation. Les 300 millions de pauvres que compte l'Afrique subsaharienne sont particulièrement vulnérables, car, dans la plupart des pays dont ils sont ressortissants, les filets de protection sociale sont minimes ou inexistants, et l'épargne des ménages pauvres, insignifiante, ne leur permet pas d'amortir l'impact de périodes difficiles. Environ la moitié des décès d'enfants supplémentaires prévisibles dans l'ensemble du monde seront enregistrés en Afrique.

Le pétrole se négocie actuellement à 22 dollars le baril, soit cinq dollars en dessous de son prix d'avant le 11 septembre, après avoir connu brièvement une forte hausse au lendemain des attentats. Les prix des produits de base non pétroliers faiblissent eux-aussi. Depuis les attentats, beaucoup de contrats à terme sur produits agricoles ont accusé une baisse de 5 %, qui risque fort de conduire à une diminution des prix des produits de base, de – 3 % pour les produits agricoles et de – 5 % pour les métaux, l'an prochain. Ces cours, qui n'ont jamais regagné leurs niveaux d'avant la crise de 1997-1998 en Asie de l'Est, se trouvent aujourd'hui pris dans les turbulences d'un nouveau retournement de la conjoncture mondiale. Dans les pays tributaires d'exportations de produits de base, surtout les pays exportateurs de coton et de boissons, cela laisse augurer un choc des termes de l'échange qui pourrait surpasser l'impact d'une croissance ralentie du PIB.


La poursuite du combat contre la pauvreté est subordonnée à l'évolution de l'aide, du commerce international et des politiques

L'évaluation de la Banque est susceptible d'être révisée dans les semaines à venir, en fonction de l'évolution des évènements. Cependant, Nicholas Stern, Économiste en chef de la Banque mondiale souligne que les pays riches comme les pays pauvres doivent faire preuve d'énergie et de vigilance, si l'on veut que la reprise mondiale intervienne l'an prochain et se poursuive vigoureusement en 2003.

« Les pouvoirs publics doivent réagir avec célérité et avec davantage de hardiesse dans les pays riches comme dans les pays pauvres, en raison du risque accru qui pèse sur l' économie mondiale — et ils doivent faire preuve de vigilance car les incertitudes liées à l'évolution de la situation politique et militaire sont inhabituellement fortes, " a déclaré Nicholas Stern. « Il est plus important que jamais d'assurer la stabilité du commerce mondial, surtout face à un ralentissement économique qui s'accompagne souvent d'une montée du protectionnisme.»

Pour pouvoir poursuivre le combat mondial contre la pauvreté au lendemain du 11 novembre, plusieurs mesures s'imposent:

· Accroître l'aide étrangère – Les apports de capitaux privés au pays en développement vont chuter, soit un renversement de tendance par rapport à la décennie précédente. On estime ainsi qu'ils tomberont de 240 milliards de dollars l'an dernier à 160 milliards de dollars cette année. Il est donc encore plus impératif que les gouvernements augmentent l'aide publique pour combler ce hiatus de financement. Actuellement, l'aide ne représente que 0,22 % du PIB des pays de l'OCDE, bien moins que les 0,7 % que la communauté internationale s'était accordée à fournir. Les études de la Banque sur l'efficacité de l'aide prouvent qu'une aide bien ciblée, conjuguée à de vigoureux efforts de réforme, peut grandement contribuer à faire reculer la pauvreté et peut aussi atténuer certains effets des crises comme les chocs des termes de l'échange.

· Abaisser les barrières commerciales – Il faut plus que jamais aller de l'avant avec l'organisation du sommet de l'OMC, qui soit un cycle du développement, inspiré avant tout par le souci de mettre le commerce au service de la réduction de la pauvreté et du développement. Pareille libéralisation substantielle du commerce assurerait au total aux pays en développement un supplément de revenu de quelque 1 500 milliards de dollars sur 10 ans.

· Renforcer la coordination – L'action des grands pays industriels a toutes les chances d'avoir plus d'impact si leurs politiques vont dans le même sens, comme immédiatement après les attentats. Accroître la coordination de la politique économique, surtout de la politique monétaire, pourra contribuer à compenser les chocs considérables auxquels est soumis le système financier mondial. La politique des finances publiques ne doit pas seulement tabler sur les stabilisateurs automatiques aussi importants soient-ils ; au cours des prochains mois, elle devra probablement aussi être mieux ciblée, surtout en ce qui concerne l'aide à apporter aux groupes à faible revenu et aux régions affectées, qui risquent le plus de subir le contrecoup immédiat du ralentissement et de la déstabilisation de l'activité économique.

· Obtenir l'adhésion de l'ensemble de la société à la poursuite des réformes. – Seul un petit nombre de pays en développement sont en mesure d'adopter des politiques macroéconomiques contracycliques. La plupart ont une économie de dimension trop modeste pour pouvoir compenser l'impact de chocs externes, et beaucoup n'ont que des capacités de financement limitées. En pareils cas, accélérer les réformes pour améliorer le climat de l'investissement peut sans doute encourager l'investissement intérieur et étranger durant cette période d'incertitude accrue. L'augmentation des ressources fournies par les institutions financières internationales peut probablement faciliter la mise en oeuvre de programmes favorables aux pauvres, et, directement ou indirectement, la mobilisation de montants plus élevés de capitaux privés.

L'appui du Groupe de la Banque mondiale

La Banque mondiale se tient prête à apporter sa contribution. La direction et les services— dont beaucoup d'agents sont basés sur le terrain —ont pris contact avec les hauts responsables de tous les pays clients de l'institution, pour les assurer que la Banque restait déterminée à mettre en oeuvre les programmes antérieurement convenus, et pour les aider à minimiser et à pallier les effets négatifs de l'aggravation de l'incertitude, des risques et de l'instabilité qui caractérisent la conjoncture économique mondiale actuelle.

Les services s'emploient actuellement à évaluer les besoins, pays par pays. L'Afrique fait l'objet d'une attention spéciale, compte tenu de l'extrême pauvreté de beaucoup des pays du continent et de leur très forte vulnérabilité à la baisse des cours des produits de base. Le programme de l'IDA est en cours de révision, et un supplément d'allégement de dette au titre de l'Initiative PPTE est même envisagé ; la SFI, pour sa part, porte un intérêt tout particulier à ses programmes africains. Les pays des autres parties du monde — surtout ceux qui sont directement affectés en raison d'un afflux grandissant de réfugiés ou d'une baisse des recettes touristiques — reçoivent aussi un surcroît d'attention.

Dans le même temps, la Banque passe en revue ses instruments de prêt et ses ressources financières, pour déterminer la meilleure manière de les utiliser dans la situation actuelle. L'éventail d'options retenues devrait inclure des prêts d'ajustement à l'appui de réformes à décaissement rapide, des prêts/crédits au redressement d'urgence, et l'augmentation des montants de prêts/crédits en cours, ceci afin de préserver des programmes essentiels. De nouveaux prêts d'investissement et la restructuration des portefeuilles de prêt dans certains pays sont également envisagés, pour axer l'aide sur les nouvelles priorités qui se font jour et pour préserver les programmes favorables aux pauvres existants.

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